A Gaza, la stratégie de l’armée israélienne mise en cause par le grand nombre de blessés par balles

27 - Avril - 2018

Depuis le début de la « marche du grand retour », près de 1 500 civils ont été blessés alors qu’ils manifestaient sans armes et du côté palestinien de la clôture.

Il devine ce qu’ils ressentent. Il comprend bien les conditions dans lesquelles ils visent, tirent, blessent, tuent parfois. Nadar Weiman fut membre d’une équipe de snipers au sein de l’unité de reconnaissance de la brigade Nahal, entre 2005 et 2008. Devenu militant au sein de l’organisation Breaking the Silence (« Rompre le silence »), qui recueille les témoignages de soldats, il pense beaucoup aux tireurs déployés le long de la frontière de Gaza, face aux manifestants.
« Ils sont si près des Palestiniens qu’ils peuvent voir les expressions sur leurs visages, dans le viseur. C’est ainsi jusqu’à environ 350 mètres. Ils sont allongés sur les collines de sable. Ils ne sont pas atteints par des projectiles. Ils peuvent respirer, réfléchir. Si les règles d’engagement disent qu’il faut viser les leadeurs, c’est à eux, soldats de 20 ans, de décider qui c’est. »
Depuis le début de la « marche du grand retour », rassemblant chaque vendredi, depuis le 30 mars, des milliers de personnes le long de la bande de Gaza, les soldats israéliens ont tué 39 Palestiniens. Mais le chiffre le plus révélateur est celui des blessés par balles : ils sont près de 1 500, selon les autorités médicales locales.
Plusieurs cas ont été filmés, nourrissant l’effet d’image recherché par le Hamas. Ce grand nombre met en cause, surtout, les règles d’engagement retenues par les autorités israéliennes. Contrairement à l’usage, les moyens non létaux ne sont pas privilégiés. Selon l’armée, le vent rabattrait le gaz lacrymogène ; les balles en caoutchouc et les canons à eaux seraient inefficaces du fait des distances.
Un sentiment d’impunité
« Il est SCANDALEUX de tirer sur des enfants ! », s’est emporté sur Twitter le coordinateur spécial des Nations unies (ONU) pour le processus de paix, Nikolaï Mladenov, après la mort d’un adolescent de 14 ans, le 20 avril, d’une balle dans la tête.

Autres actualités

17 - Avril - 2019

Crise libyenne : Rome craint une perte d’influence à Tripoli et de nouveaux départs de migrants

Au moins l’avertissement est clair. Interrogé par le quotidien italien La Repubblica, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Faïez...

17 - Avril - 2019

Au Liberia, vague de licenciements dans les plantations géantes de Firestone

Le plus gros employeur privé au Liberia, la compagnie de pneumatiques Firestone, a annoncé mardi 16 avril le licenciement de 200 de ses 6 200 employés, qui devrait être...

16 - Avril - 2019

Incendie de Notre-Dame : « tristesse » et « solidarité » au sein de la communauté internationale

Espagne, Etats-Unis, Allemagne, Liban… Alors qu’un violent incendie était toujours en cours dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril, des chefs...

16 - Avril - 2019

Au Brésil, une bavure policière met en lumière le racisme des forces de l’ordre

Evaldo Rosa dos Santos, 51 ans, était un père de famille sans histoire. Un « citoyen de bien », selon le vocable prisé par le président brésilien...

15 - Avril - 2019

Après la chute d’Omar Al-Bachir, la confusion règne au Soudan

A bien regarder le profil des généraux qui, au sein du Conseil militaire de transition (TMC), doivent influer sur la manière dont va être géré le Soudan...