">

A Washington, un dîner d’Etat à l’ambiance solennelle entre Macron et Trump

25 - Avril - 2018

Les deux couples ont dîné ensemble en présence de nombreux ministres français et américains et de plusieurs personnalités, dont l’astronaute Thomas Pesquet.

Ils arrivent dans une berline noire aux vitres teintées, qui s’arrête au pied des marches de la Maison Blanche. Smoking pour lui, robe (Vuitton) couleur crème pour elle, le couple Macron sort du véhicule blindé pour rejoindre ses hôtes, mardi 24 avril. Donald et Melania Trump les attendent sur le perron : lui, crinière blonde domestiquée, corps et visage sans cesse en mouvement, comme s’il était incapable de s’accorder la moindre minute de contemplation ; elle, un peu raide et glacée dans sa robe Chanel lamée, tout en dégageant – paradoxe – une étrange douceur.
Les deux couples se saluent, s’embrassent, s’étreignent, comme ce fut le cas pendant les deux premiers jours de la visite d’Emmanuel Macron à Washington, la première « d’Etat » de l’ère Trump. Accueillis par l’orchestre de l’Opéra national de Washington, qui joue American in Paris de Gershwin ou la marche militaire française, les Macron et les Trump traversent une partie de l’aile ouest de la Maison Blanche, parsemée de gigantesques bouquets de cerisiers en fleurs, avant de se mêler aux 130 invités de la Blue Room (salle de réception), triés sur le volet. « Je vais faire payer les tickets, tout le monde veut venir », avait plaisanté Trump au téléphone avec Macron, juste avant de le recevoir.

Fait inhabituel, le président américain avait convié très peu de membres du Congrès, aucun membre du Parti démocrate ou représentant de la presse. Les ministres des deux bords étaient en revanche représentés en nombre. Dont, côté français : Bruno Le Maire (économie), Jean- Michel Blanquer (éducation), Nicolas Belloubet (justice), Jean-Yves Le Drian (affaires étrangères) et Florence Parly (défense).
« Nous savons l’un et l’autre que nous ne changeons pas facilement d’avis, mais avons la volonté de travailler ensemble »
A la table présidentielle, avaient été conviés les couples Arnaud (LVMH) et Cook (Apple). Parmi les autres invités : Ivanka Trump, la fille du président, et son époux Jared Kushner, la directrice du FMI Christine Lagarde, le chef français trois étoiles Guy Savoy, le diplomate Henry Kissinger, ou encore l’astronaute Thomas Pesquet, tous assis autour de tables rondes où avaient été disposés la vaisselle en porcelaine et les couverts de chez Tiffany mais aussi des milliers de brins de lilas, à la lumière des chandeliers.
Une ambiance élégante, solennelle et compassée, qui tranchait avec l’ambiance show off et festive du dîner qu’avait donné Barack Obama en l’honneur de François Hollande, en 2014, et au cours duquel même Laurent Fabius, alors ministre des affaires étrangères, avait dansé, sous une tente éclairée de néons violets. Là, Melania Trump a tranché pour une décoration crème et or. Et un menu à l’américaine : tarte de fromage de chèvre et sa confiture de tomate, côtelettes d’agneau accompagnées d’un jambalaya de riz doré de Caroline, tarte aux nectarines infusée de miel.
Les deux présidents se sont succédé au pupitre pour deux toasts emprunts de gravité, loin des petites blagues de Hollande et d’Obama. « C’est un honneur pour Brigitte et moi-même de nous retrouver dans cet endroit mythique, la Maison Blanche, pour ce dîner somptueux », a commencé Emmanuel Macron, sous le portrait d’Abraham Lincoln. Il a rappelé que beaucoup commentaient leur « amitié personnelle ». « Des deux côtés de l’océan, il y a deux ans de cela, peu auraient prédit que vous et moi allions nous retrouver à cet endroit », a-t-il dit, ajoutant : « C’est sans doute pour cela que vous et moi avons beaucoup en commun », en citant la « détermination » ou la « chance ». « Nous savons l’un et l’autre que nous ne changeons pas facilement d’avis, mais avons la volonté de travailler ensemble », a-t-il noté.

Autres actualités

22 - Décembre - 2018

Le départ du secrétaire américain à la défense, James Mattis, secoue l’OTAN

Pas un coup de tonnerre, sans doute, tant ce dénouement semblait inéluctable, mais un autre mauvais coup porté à la solidarité entre Américains et...

21 - Décembre - 2018

Aux Etats-Unis, la surprise et le choc après la démission du secrétaire à la défense James Mattis

ésavoué alors qu’il plaidait en faveur du maintien de cette force de stabilisation déployée dans le nord-est du pays pour lutter contre l’organisation Etat...

21 - Décembre - 2018

Report des élections en RDC : le pouvoir évoque « un cas de force majeure »

La temporalité politique congolaise, une fois encore, s’est étirée. Peu avant 17 h 30, jeudi 20 décembre, Corneille Nangaa se présente souriant devant la...

20 - Décembre - 2018

Brexit : huit questions sur la possibilité d’un second référendum

L’hypothèse aurait encore paru farfelue voilà un an. Mais le Royaume-Uni cherche plus que jamais un moyen de sortir de la crise politique dans laquelle l’a plongé...

20 - Décembre - 2018

Elections en RDC : le difficile retour de Martin Fayulu à Kinshasa

Le soleil descend sur Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). A une cinquantaine de kilomètres du centre-ville agité, une fermière...