">

Allemagne : l’AfD envisage une sortie de l’UE, mais pas à court terme

14 - Janvier - 2019

Sortir de l’Union européenne (UE) ? Peut-être, mais pas à court terme. Réunis en congrès à Riesa (Saxe), dimanche 13 janvier, les délégués du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (Alternative für Deutschland ; AfD) se sont prononcés en faveur d’un « Dexit », la variante germanique du Brexit, mais seulement « en dernier recours » et dans le cas où un certain nombre de « réformes profondes » appelées de leurs vœux ne seraient pas mises en œuvre.

A quatre mois des élections européennes, plusieurs responsables de l’AfD, à commencer par Björn Höcke, patron de la fédération de Thuringe et leader de l’aile droite du parti, souhaitaient pourtant que soit inscrite dans le programme la date butoir de 2024, autrement dit la fin de la prochaine législature, pour que l’Allemagne décide ou non de quitter l’UE. Ils n’ont pas eu gain de cause.

Après un débat serré, c’est la position plus prudente défendue par les deux coprésidents du parti, l’eurodéputé Jörg Meuthen, qui conduira la liste AfD pour le scrutin du 26 mai, et Alexander Gauland, patron du groupe au Bundestag, qui l’a emporté. « Même si cela nous démange de vouloir abolir cette machine corrompue, hypertrophiée, non démocratique, échappant à tout contrôle et potentiellement totalitaire [qu’est l’UE], nous devons garder à l’esprit que cela peut avoir des conséquences imprévisibles », a plaidé M. Gauland, dimanche, à Riesa.
Le « Dexit » est renvoyée aux calendes grecques

Le député du Brandebourg ne s’en est pas caché. Si le Brexit, prévu le 29 mars, « conduit à un certain chaos », l’idée d’une sortie de l’Allemagne de l’UE sera plus difficile à défendre. « Dans une telle hypothèse, nous serions mal avisés de faire campagne sur des positions maximalistes », a prévenu M. Gauland.

Le programme de l’AfD pour le scrutin du 26 mai traduit un durcissement très net des positions du parti par rapport à 2014

Car l’AfD le sait : faire campagne pour le « Dexit » est politiquement risqué dans un pays où l’attachement à la construction européenne reste très profond. Selon une enquête de l’Eurobaromètre, publiée en octobre 2018, 81 % des Allemands estiment en effet que l’appartenance à l’UE est « une bonne chose pour leur pays ». Parmi les Vingt-Huit, seuls les Luxembourgeois (87 %) et les Irlandais (85 %) affichent un niveau d’adhésion à l’UE plus élevé. D’après la même étude, 72 % des Allemands pensent que « leur voix compte au sein de l’UE », là encore un taux supérieur à la plupart de leurs voisins, parmi lesquels les Français, qui ne sont que 53 % à partager cette opinion.

Autres actualités

25 - Octobre - 2017

En Allemagne, ambiance électrique au Bundestag pour les premiers pas de l’extrême droite

La séance inaugurale du Parlement s’est déroulée, mardi, avec 92 députés du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Un score inédit depuis...

23 - Octobre - 2017

Large victoire des populistes en République tchèque

Le milliardaire Andrej Babis, qui a voulu rassurer sur son engagement européen, doit former une coalition dans un paysage politique éclaté. Dans des proportions encore...

23 - Octobre - 2017

Catalogne : Rajoy et les socialistes, alliés de circonstance contre l’indépendance

En soutenant la décision du pouvoir conservateur de placer la région sous tutelle, le PSOE inquiète ses partenaires catalans. Mariano Rajoy et Pedro Sanchez, le 2 octobre...

21 - Octobre - 2017

Démonstration de force des indépendantistes catalans dans les rues de Barcelone

Mariano Rajoy a annoncé la destitution de l’exécutif catalan et la convocation d’élections régionales dans les six mois. Carles Puidgemont...

20 - Octobre - 2017

Les Européens soutiennent Rajoy, mais s’inquiètent

A Bruxelles, la méthode du dirigeant espagnol fait l’objet de discrètes critiques. Emmanuel Macron et Mariano Rajoy, le 19 octobre à Bruxelles.  Tous les...