">

Amende Google : « C’est bien une décision politique, qui sert des objectifs politiques »

19 - Juillet - 2018

Dans cette affaire, le montant de l’amende et sa médiatisation reposent une nouvelle fois la question de la frontière ténue entre la politique et le droit. Et l’on se demande si en l’espèce, cette frontière n’a pas été franchie, explique dans une tribune au « Monde » l’économiste Bruno Alomar.

 

Tribune. La Commission européenne a infligé le 18 juillet une amende de 4,34 milliards d’euros à Google, dans le cas Android. Par cette décision, la Commission européenne sanctionne Google pour avoir abusé de sa position dominante, freiné l’innovation et privé les consommateurs d’un choix plus large d’applications.
L’amende infligée est la plus importante jamais mise par la Commission à une entreprise dans le chef du droit de la concurrence, la précédente amende la plus élevée – 2,42 milliards d’euros – ayant déjà concerné Google, dans l’affaire dite du « moteur de recherche », en juin 2017.
Disons-le tout net : il y aurait beaucoup à dire au fond sur cette décision. Sur l’analyse concurrentielle d’abord et sur les raisons pour lesquelles, entre autres, la Commission a estimé qu’Apple et son système d’exploitation iOS ne faisaient pas partie du même marché pertinent qu’Android.
Une nouvelle étape
Sur le montant de l’amende par ailleurs, qui marque une nouvelle étape dans la pénalisation du droit de la concurrence, dont l’origine remonte aux années 2000 et à la volonté de Neelie Kroes, commissaire à la concurrence de la Commission « Barroso 1 », de durcir les sanctions à l’égard des entreprises convaincues de cartels ou d’abus de position dominante.
Ces questions seront vraisemblablement reposées dans l’avenir tant l’on imagine mal, compte tenu de l’ampleur  de l’amende, que Google ne conteste pas, comme il en a le droit et comme il est d’usage, cette décision devant le juge communautaire.

Pourtant, une part essentielle de l’intérêt de cette affaire n’est pas là. En effet, cette affaire, le montant de l’amende, sa médiatisation, reposent une nouvelle fois la question de la frontière ténue entre la politique et le droit. Et l’on se demande si en l’espèce, cette frontière n’a pas été franchie.
Cette question n’est pas une question théorique. L’Union européenne s’est entièrement bâtie sur le droit,...

Autres actualités

19 - Septembre - 2018

Taxes douanières : les firmes américaines en Chine accusent le coup

L’escalade dans la bataille commerciale qui oppose Washington à Pékin inquiète les entreprises implantées dans l’ex-empire du Milieu. La Chine avait...

18 - Septembre - 2018

Coopération et dénucléarisation au programme du sommet intercoréen de Pyongyang

L’accolade fut longue et chaleureuse. Sous un ciel légèrement obscurci, mais laissant entrevoir un bleu rappelant celui du drapeau de la Corée unifiée, le...

18 - Septembre - 2018

Proche-Orient : vingt-cinq ans de rendez-vous manqués

Il y a vingt-cinq ans, un vent d’optimisme soufflait sur la Maison Blanche. En ce 13 septembre 1993, Bill Clinton, bras écartés, saluait la poignée de main entre le...

17 - Septembre - 2018

Addis-Abeba et Asmara signent en Arabie saoudite un accord consolidant leur réconciliation

L’Ethiopie et l’Erythrée ont signé dimanche 16 septembre en Arabie saoudite un accord consolidant leur réconciliation et renforçant « la...

17 - Septembre - 2018

« L’opinion publique chinoise n’a que faire des visées géostratégiques de Pékin en Afrique »

Les largesses de la Chine, qui promet 60 milliards de dollars au continent, sont mal acceptées par les citoyens chinois, analyse notre chroniqueur. « Et nous ? » semble...