">

Au Brésil, la contre-attaque de l’extrême droite après la libération de Lula

12 - Novembre - 2019

A la marée rouge a répondu une vague jaune et verte. Samedi, alors que Luiz Inacio Lula da Silva achevait à peine son premier discours d’homme libre, dans la banlieue de Sao Paulo, devant une multitude de partisans, était aussitôt organisée, à une vingtaine de kilomètres à peine, une grande contre-manifestation, en opposition à l’ancien président, fraîchement sorti de prison.

Ulcérés, des milliers de manifestants, vêtus aux couleurs de la Seleção – l’équipe de football brésilienne – et de la bannière nationale, ont donc battu le pavé et bloqué une partie de l’après-midi la « Paulista », axe iconique de la mégapole. Cible principale du rassemblement : les six juges du Tribunal suprême fédéral (STF), plus haute juridiction du pays, ayant, jeudi 7 novembre, osé mettre fin à la jurisprudence selon laquelle une personne peut être emprisonnée avant l’épuisement de tous ses recours, même s’il a été condamné en seconde instance.

« Ce STF, c’est juste une bande de bandits, de salauds, de voleurs gauchistes !, s’emporte Paulo Almeida, 58 ans, venu au rassemblement recouvert du drapeau brésilien. Ce que j’aimerais, sincèrement, c’est que Bolsonaro ferme le STF et même qu’il proclame un “AI-5” [Acte institutionnel numéro cinq, par lequel la junte militaire en 1968 a suspendu le Congrès, écrasé les libertés et libéré l’usage de la torture] contre ces juges et contre la moitié des députés et des sénateurs ! », déclare-t-il avant de préciser, tout de même, qu’« ici, dans cette manifestation, tout le monde est démocrate. Il n’y a aucun fasciste ! ».
Une tournée du pays

Soixante-dix défilés du même type étaient organisés dans le pays par le mouvement Vem Pra Rua (VPR), actif en 2016 lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff. Mais le succès relatif du rassemblement sur la « Paulista » dissimule mal les doutes qui assaillent le pouvoir de Brasilia, désorienté face à la remise en liberté du très populaire chef de file de la gauche.

« Ce jeune homme a l’impétuosité de ses 20 ans, l’énergie de ses 30 ans et l’expérience [de ses 74 ans] », a lancé Lula devant ses soutiens samedi, parlant de lui-même, visiblement en pleine forme malgré cinq cent quatre-vingts jours passés derrière les barreaux. L’ex-président compte d’ailleurs ne pas laisser le pouvoir souffler une seconde, et devrait, dès le week-end des 16 et 17 novembre, entamer une tournée du pays, avec une première étape prévue à Recife, dans un Nordeste brésilien devenu bastion de l’opposition.

Autres actualités

14 - Juillet - 2017

Trump, l’« ami » américain de Macron

Accolades, serrages de main et assauts d’amabilités ont scandé, jeudi, la première journée de la visite officielle du président américain en...

14 - Juillet - 2017

« Vis bien », les derniers mots de Liu Xiaobo à son épouse, Liu Xia

L’épouse du dissident disparu est maintenue en résidence surveillée depuis la condamnation en 2009 de son mari. Le sort de Liu Xia, épouse de Liu Xiaobo,...

13 - Juillet - 2017

En accueillant Trump à Paris, Macron tente de remettre la France au cœur du jeu diplomatique

Le président français accueille son homologue américain les 13 et 14 juillet, à l’occasion du centenaire de l’entrée des Etats-Unis dans la...

13 - Juillet - 2017

La visite de Kagamé en Israël consacre le Rwanda comme un allié précieux

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou espère le soutien de Kigali, qui prendra la tête de l’Union africaine, dans les instances onusiennes. La...

12 - Juillet - 2017

Acculé, Trump Jr. reconnaît avoir rencontré une avocate russe pour nuire à Hillary Clinton

Le fils du président affirmait que son rendez-vous avait pour objet de discuter des adoptions d’enfants russes. Il a publié mardi ses e-mails sur le sujet. Donald Trump...