">

Au Brésil, la haine de Lula dope l’extrême droite

21 - Septembre - 2018

Ronaldo Morena Fuentes, 44 ans, n’a jamais aimé Luiz Inacio Lula da Silva. Selon lui, l’ancien chef d’Etat brésilien au pouvoir de 2003 à 2010 n’a fait que « développer une légion de bons à rien qui ne veulent pas travailler » en distribuant des subventions aux plus pauvres, comme la Bolsa Familia (« bourse famille »).
Coiffeur pour dames dans le quartier huppé d’Higienopolis à Sao Paulo, la capitale économique, Ronaldo Morena Fuentes appartient à cette petite bourgeoisie pauliste hermétique aux idées de gauche, qui a toujours voté blanc ou à droite, se laissant, à l’occasion mais sans conviction, séduire par le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, droite).
Alors Ronaldo hésite. Mais pour lui, tout vaut mieux que le PT
Pour le scrutin présidentiel du 7 octobre, son choix est fait : Joao Amoedo, du Partido Novo (droite), un entrepreneur libéral. Mais son champion n’est crédité que de 2 % à 3 % des intentions de vote, selon les sondages Ibope et Datafolha publiés les 18 et 20 septembre, quand Fernando Haddad, le poulain de Lula, empêché de se présenter à la suite de son emprisonnement pour corruption, affiche un score entre 16 % et 19 %. Assez pour être présent au second tour. Alors Ronaldo hésite. Pour épancher sa détestation du PT, il est prêt à voter pour Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême droite, qui fait la course en tête (28 %). Le militaire de réserve, nostalgique de la dictature, défenseur de la torture au discours homophobe, raciste et misogyne lui fait « un peu peur » et Ronaldo ne « partage pas toutes ses idées ». Mais tout vaut mieux que le PT.

Au sortir d’une récession historique qui a fait bondir le chômage et a rogné le pouvoir d’achat sous le mandat de Dilma Rousseff, la dauphine de Lula, nombre d’électeurs comme Ronaldo sont tentés par ce qu’ils appellent un « vote utile » : appuyer celui qui aura le plus de chances de l’emporter contre une gauche honnie. Une rage assez puissante.

Autres actualités

18 - Octobre - 2018

Au Bénin, l’opposant Sébastien Ajavon ne se rendra pas à son procès

L’opposant politique et homme d’affaires béninois Sébastien Ajavon ne se rendra pas à son procès jeudi 18 octobre, dans lequel il est mis en cause pour...

17 - Octobre - 2018

Kinshasa exprime son « indignation » après l’expulsion de 200 000 Congolais par l’Angola

Cette fois, Kinshasa a réagi. Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) a fait part, mardi 16 octobre, de « toute son indignation et de ses vives...

17 - Octobre - 2018

A six mois du Brexit, la crainte d’un échec des négociations reste vive

Les discussions entre négociateurs britanniques et européens ayant tourné court le week-end dernier, aucune fumée blanche n’est a priori à attendre du...

16 - Octobre - 2018

Sous la pression de l’Union européenne, le Maroc fait la chasse aux migrants

Depuis cet été, le royaume est le théâtre d’une vague sans précédent d’arrestations et de déplacements forcés de Subsahariens...

16 - Octobre - 2018

En Arabie saoudite, le « Davos du désert » enlisé dans l’affaire Khashoggi

Il y a un an, Mohammed Ben Salman, le prince héritier saoudien, avait le gotha de la finance internationale à ses pieds. Les plus grands investisseurs de la planète se...