Au Burkina Faso, les forces de sécurité démunies face aux djihadistes

04 - Décembre - 2018

Les petits monticules de sable rouge s’accumulent dans le cimetière militaire de Gounghin, à Ouagadougou. Sous le soleil de plomb, le clairon de la sonnerie au mort retentit. Les visages sont graves. Familles, camarades et chefs militaires sont venus enterrer un des leurs : un lieutenant de 31 ans tué dans l’explosion d’une mine artisanale près de Pama (est) en octobre.
Désormais, la scène est fréquente au Burkina Faso, où les attaques se sont multipliées dans le nord et l’est du pays ces derniers mois. Plus de 240 civils ou militaires ont déjà été tués depuis 2015, selon un bilan officiel à la mi-octobre. « Nous sommes fatigués de voir nos frères tomber au front chaque jour. Ça me fait mal », confie un ami du défunt à la sortie de la cérémonie. Attaques de gendarmeries, mines, embuscades : les forces de sécurité burkinabées sont en première ligne face au djihadisme sahélien.
« Missions-suicides »
« Quand j’ai intégré l’armée il y a quinze ans, je me suis engagé à sacrifier ma vie pour ma patrie. Je suis prêt à mourir tous les jours, à n’importe quelle heure, oui, mais pas bêtement… Là, on nous envoie à l’abattoir, ce sont des missions-suicides », dénonce, sous couvert de l’anonymat, un démineur de retour de la frontière malienne.
Fatigue, manque de moyens et d’effectifs, l’exaspération se fait sentir chez certains militaires, qui, malgré leur devoir de réserve, ont accepté de témoigner. « Il y a trop de risques quand on part pour déminer, il manque des tenues de protection et des voitures blindées. Souvent, il m’arrive de sortir en pick-up : c’est très dangereux, à tout moment tu peux sauter sur une bombe. Parfois, il n’y a même pas de gilets pare-balles quand on va sur le terrain », poursuit ce militaire.

Autres actualités

05 - Octobre - 2018

L’Europe et les Etats-Unis dénoncent d’une même voix la cyberguerre russe

Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, l’OTAN, les Etats-Unis, puis le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande au moyen de communiqués séparés, suivis de...

05 - Octobre - 2018

Le prix Nobel de la paix au gynécologue congolais Denis Mukwege et la militante yézidie Nadia Murad

Le prix salue leurs « efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre ». Le prix Nobel de la paix a été...

04 - Octobre - 2018

« Trump envoie un défi majeur à Pékin et à Téhéran »

Le président américain entend modifier en partie la politique économique chinoise et contraindre l’Iran à renoncer à ses ambitions régionales. Un...

04 - Octobre - 2018

A Johannesburg, les quartiers appellent l’armée à la rescousse contre les gangs

assée par la violence de clans rivaux impliqués dans le trafic de drogue et l’abandon de son quartier par les autorités, la population de Westbury se soulève,...

03 - Octobre - 2018

« Le malheur franco-allemand, c’est que Paris et Berlin ne sont plus au même tempo depuis longtemps »

Problème de rythme, calendriers politiques décalés, priorités différentes : le tandem franco-allemand n’avance pas. Le modèle est-il...