">

Au Yémen, guerre d’usure autour d’Hodeïda

25 - Octobre - 2018

Face à la base d’Al-Khokha, une douzaine de véhicules blindés de l’armée émiratie s’apprêtent à s’engager sur une route ouverte à perte de vue, bordée de hauts buissons d’épineux, à travers la plaine inculte qui s’étend le long des plages de la mer Rouge. La colonne doit monter plein nord en direction d’Hodeïda, le premier port du Yémen, aux mains des rebelles houthistes. Les forces émiraties menacent cette ville de 600 000 habitants depuis le mois de juin. Elles en ont fait le front le plus important du pays.
Le signal du départ tarde. Puis les radios grésillent : un contre-ordre. Deux drones houthistes, de fabrication artisanale, ont largué des explosifs sur l’objectif de la colonne : la bourgade d’Ad-Durayhimi, à une quinzaine de kilomètres du grand port, où un centre de soins reçoit les combattants blessés dans les zones récemment libérées. La zone n’est plus jugée suffisamment sûre. Le convoi de blindés, hauts comme deux hommes et couverts de grillages antiroquettes, qui leur donnent des allures de pachydermes en cage, doit rentrer à la base. Ils partiront demain, si un nouvel incident ne les arrête pas.
Ainsi va la guerre au Yémen : lentement. A Hodeïda, des brigades yéménites disparates, alliées des Emirats arabes unis (EAU), affrontent les houthistes en bordure de la ville. Dans la chaleur qui règne sur la plaine, les tirs se font plus nourris à l’aube et au soir. Mais les soldats émiratis, eux, ne montent pas au front.

Les EAU (près de 10 millions d’habitants) disposent d’une armée formidablement équipée et entraînée, mais peu nombreuse. Et le pays estime avoir déjà payé trop cher son engagement au Yémen, depuis mars 2015, au sein d’une coalition dirigée par son grand frère saoudien, qui ne déploie pas de troupes au sol. Riyad se contente de bombarder le nord du pays, tenu par les rebelles alliés de l’Iran. Cette campagne a lourdement endommagé les infrastructures et a multiplié les morts civiles. Selon une estimation...

Autres actualités

15 - Mars - 2018

Ex-espion empoisonné : Londres en quête de soutien international à l’ONU

Les Britanniques ont demandé à leurs alliés « de se tenir à leurs côtés ». Moscou dément catégoriquement sa...

15 - Mars - 2018

« Trump, qui n’aime pas l’accord négocié avec Téhéran sur le nucléaire iranien, va adorer les tractations avec Kim Jong-un »

Dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », s’interroge sur le sens que le président américain et le dirigeant nord-coréen mettent...

14 - Mars - 2018

Avec le départ de Tillerson, Trump impose une ligne dure en diplomatie

Le nouveau secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, jusqu’ici à la tête de la CIA, a noué une relation de proximité avec le président, dont il partage...

14 - Mars - 2018

L’armée éthiopienne tue 9 civils, 5 000 personnes fuient au Kenya

En Ethiopie, les relations se sont dégradées entre habitants et soldats déployés à Moyale, en région Oromia, fief de la contestation antigouvernementale....

13 - Mars - 2018

L’ONU accuse Facebook d’avoir laissé se propager des discours de haine contre les Rohingya

En Birmanie, où le réseau social est particulièrement populaire, des ultranationalistes l’ont utilisé pour diffuser des appels à la violence envers la...