Au Zimbabwe, la victoire ensanglantée de Mnangagwa

03 - Août - 2018

L’opposition rejette la victoire dès le premier tour de l’ancien vice-président de Robert Mugabe, au lendemain d’une journée de violences à Harare.

 

Les chiffres, enfin, sont tombés, vendredi 3 août aux petites heures. Ils viennent de donner raison aux pessimistes. Ce n’est pas en raison du fait qu’Emmerson Mnangagwa, le candidat de la ZANU-PF, le parti au pouvoir au Zimbabwe depuis l’indépendance (1980), est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 30 juillet avec 50,8 % des voix, et devient le premier président élu du pays après Robert Mugabe. Mais en raison des conditions de cette victoire.
Avant même que le résultat final soit donné par la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC), Norman Komichi, le chef des élections pour le parti d’opposition, le MDC (Mouvement pour le changement démocratique), s’est interposé. Debout sur l’estrade où les commissaires de l’organisme électoral – dont l’indépendance est sujette à caution – étaient en train d’égrener les résultats pour tout le pays, il a affirmé, haut et fort, que ces chiffres étaient des « faux » et que son parti n’accepterait pas ce résultat. Le candidat du MDC, Nelson Chamisa, obtient, selon la ZEC, 44,3 % des voix.
A Harare, il est à peu près 1 heure du matin. C’est très tard dans cette ville couche-tôt, et plus encore dans le centre commercial et administratif de la capitale, vidé de toute sa population au cours de la journée, et où les seuls passants portent ce soir des uniformes, des barres de fer, des armes automatiques et surtout des fouets en peau d’hippopotame : les sjamboks, ceux qui font particulièrement mal.

Emmerson Mnangagwa, qui a été chargé des renseignements, de la justice, des élections, au cours de sa longue carrière auprès de Robert Mugabe – dont il a été aussi, à la fin, le vice-président –, était arrivé au pouvoir en novembre 2017, à la suite du coup d’Etat contre le père de la nation. Une lutte de pouvoir féroce entre plusieurs factions de la ZANU-PF était alors en cours. Mugabe n’en finissait plus d’entraîner le Zimbabwe avec lui vers le tombeau. Le monde avait donc fermé les yeux.

Autres actualités

17 - Décembre - 2016

La victoire de Trump entachée par les piratages

Hillary Clinton a mentionné cette semaine le piratage prêté à la Russie, sans en faire cependant un élément central de sa défaite. On ne...

17 - Décembre - 2016

CRISE POSTELECTORALE EN GAMBIE L’ETAU SE RESSERRE AUTOUR DE JAMMEH

Le président Yahya Jammeh préfère-t-il attendre la Résolution finale du sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de...

16 - Décembre - 2016

Burkina Faso : au moins onze militaires tués dans une attaque djihadiste

Le nord du Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques djihadistes régulières. Au moins onze militaires burkinabés ont...

16 - Décembre - 2016

« M. Mélenchon : redonnez de la voix à ceux qui n’en ont pas et qui meurent à Alep »

Pour Jean-Luc Mélenchon, condamner les « crimes de guerre » que couvre Vladimir Poutine en Syrie, comme le fait François Hollande, relève du « bavardage...

15 - Décembre - 2016

Obama autorise le renouvellement des sanctions contre l’Iran

Le président des Etats-Unis, qui estimait que le renouvellement des sanctions américaines ne ferait pas une grande différence, s’est abstenu de signer le texte....