Autriche : l’extrême droite pourrait obtenir les ministères de l’intérieur et de la défense

16 - Décembre - 2017

Deux mois après les législatives, le conservateur Sebastian Kurz et le chef de l’extrême droite Heinz-Christian Strache sont parvenus assez facilement à un accord de coalition.

Un virage très à droite, amorcé d’une voix de miel. Vendredi 15 décembre, peu après 21 heures, le conservateur Sebastian Kurz (ÖVP, Parti populaire) et Heinz-Christian Strache, le chef de l’extrême droite (FPÖ, Parti de la liberté), se sont présentés tout sourire face aux journalistes. Deux mois après les législatives, ils ont dévoilé le résultat de leurs négociations en vue de la formation d’un gouvernement.
Affichant leur décontraction, ils ont annoncé sans surprise être parvenus assez facilement à un accord de coalition. « Nous souhaitons baisser les impôts et améliorer la sécurité, en luttant contre l’immigration illégale », a expliqué M. Kurz, qui doit devenir à 31 ans le plus jeune dirigeant au monde. L’allié de Marine Le Pen lui a ensuite donné du « cher Sebastian », louant « une estime réciproque » et une volonté commune de faire souffler le vent du changement sur cette « magnifique patrie qu’est l’Autriche ».
Si leur style se voulait chaleureux, leur programme est plutôt radical. Tous deux souhaitent autoriser des journées de douze heures de travail et revenir sur une réforme portée par la précédente législature, qui visait à interdire la cigarette dans les restaurants du pays. Le retour des notes à l’école est aussi prévu, ainsi que la baisse des allocations versées aux réfugiés.
Sebastian Kurz affirme qu’il occupera la chancellerie. Heinz-Christian Strache sera numéro deux. Concernant le reste, rien n’est encore officiellement fixé. L’investiture de leur gouvernement par le président de la République, Alexander Van der Bellen, doit avoir lieu lundi, après la ratification du pacte de coalition par l’ÖVP et le FPÖ, samedi. Mais la répartition des postes et une liste des ministres ont fuité dans la presse, notamment dans le quotidien Der Standard.
Selon ces documents, les conservateurs devraient s’occuper des finances, qui permettent de contrôler de facto tous les ministères. Les portefeuilles de l’éducation, de la culture, de la famille, de l’agriculture, de l’environnement et de la justice leur reviendraient aussi.

Autres actualités

08 - Janvier - 2018

Erdogan, le président irrationnel d’une Turquie sans boussole

Le livre. Après Vladimir Poutine, Marine Le Pen, le pape François et Xi Jinping, la collection « Dans la tête de… » s’enrichit d’un...

08 - Janvier - 2018

Riyad sévit contre les princes mauvais payeurs

Onze membres de la famille royale qui protestaient contre la décision du gouvernement de cesser de régler leurs factures d’eau et d’électricité ont...

05 - Janvier - 2018

Visite à Paris d’Erdogan, de plus en plus isolé sur la scène internationale

La venue du président turc, vendredi, suscite nombre d’interrogations alors que les atteintes à l’Etat de droit et aux libertés s’aggravent de jour en jour...

05 - Janvier - 2018

Iran : cette révolte est celle des « va-nu-pieds »

Dans une tribune au « Monde », le sociologue Farhad Khosrokhavar explique que l’écart entre le pouvoir et la société se creuse de manière inexorable....

04 - Janvier - 2018

Washington et Séoul renégocient leur accord de libre-échange Korus

Le président américain Donald Trump voulait sortir de cet accord avec la Corée du Sud entré en vigueur en 2012. Pressé par les milieux d’affaires et son...