Baïdy Agne, président du Cnp : «L’Etat doit aimer son secteur privé»

18 - Janvier - 2019

La première session de haut niveau de la 3ème Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique a été encore l’occasion pour le Président Macky Sall de revenir sur le rôle que devrait jouer le secteur privé dans le processus d’émergence des pays africains. Il a demandé au secteur privé national de se battre pour être compétitif. Quant au président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, il a exhorté les Etats «d’aimer le secteur privé national avec ses défauts et ses qualités».
La Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique est un cadre d’analyse et un cadre permanent pour stimuler le débat sur l’émergence. Mais c’est aussi un cadre pour se dire des vérités. Revenant sur le rôle du secteur privé dans l’émergence, Macky Sall indique qu’il faut certes accompagner le privé national mais, il faut que ce dernier se batte. Car, estime-t-il, «la notion de société nationale est de plus en relative. Nous sommes dans un monde compétitif», relève-t-il.
Baïdy Agne ne semble pas être d’accord avec les propos de M. Sall. Sans trop développer, il soutient ne pas connaître un pays qui s’est développé sans son secteur privé. Sur un ton assez provocateur, il donne également son point de vue sur la manière dont certains pays négocient des contrats dans la réalisation de certaines infrastructures. «Ce n’est pas parce que la Chine assure le financement complet de certains ouvrages dans notre pays, qu’elle doit en assurer exclusivement la réalisation», lance Baïdy Agne qui ajoute à l’endroit de Macky qu’il «faut que nos Etats nous aiment (secteur privé) davantage avec nos défauts et nos qualités», conclut-il.
Une opinion soutenue par le Premier ministre de la Malaisie, qui soutient à son tour qu’un pays ne s’est jamais développé en laissant sur le carreau son secteur privé.
Cette première session de haut niveau de la 3ème Conférence internationale pour l’émergence de l’Afrique (Ciea) a été aussi l’occasion pour les panélistes de revenir sur la trajectoire de la quête de l’émergence dans leur pays. Pour le président Ibrahima Boubacar Keïta, cette marche vers l’émergence a été freinée par la crise malienne de 2012. «Depuis nous essayons de recréer un Etat», soutient-il. Et le premier acte a été, selon Ibk, de reconstruire l’Armée qui est un outil de décision politique. «Pour qu’un Etat puisse avoir son mot à dire il lui faut un minimum pour assurer sa sécurité», révèle-t-il. Poursuivant, il ajoute : «Quand j’ai vu un soldat après une attaque dans le Nord avec une arme dont je ne sais même pas l’âge, j’ai craqué», «cela ne m’a pas faire rire», confesse-t-il.
Le Premier ministre, Dr Mohamed Mahathir, est formel là-dessus. «Pour un développement économique, il faut une stabilité politique. Et c’est ce que la Malaisie a réussi», partage-t-il. Il indique que le Peuple et les dirigeants ont été suffisamment préparés pour accepter les résultats des élections, sources d’instabilité politique dans plusieurs pays en Afrique. «Les Africains devraient apprendre les bases de la sophistication de la gouvernance et accepter les résultats du vote. Je suis sûr qu’ils peuvent se développer comme les pays d’Asie du Sud et rattraper le retard accusé», conseille le Premier ministre malaisien.
Au-delà de la stabilité, l’Afrique part d’un retard technologique, d’un déficit de capitaux. Deux problèmes qui peuvent être réglés par l’investissement direct étranger, selon le Pm malaisien. Le Président Macky Sall renchérit, outre l’investissement direct étranger, il faut à l’Afrique un saut technologique. Ce, en changeant de paradigme pour notre système éducatif. «Nous devons prendre l’option des sciences, de la technologie et du numérique», ajoute le président sénégalais.

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