">

Centrafrique : gouvernement et rebelles signent un accord de paix

09 - Février - 2019

Fin du suspense et des rumeurs alarmistes. Le contenu de l’« accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (RCA) », signé mercredi 6 février à Bangui par le gouvernement et quatorze groupes armés, qui devait rester confidentiel jusqu’au sommet de l’Union africaine (UA) des 10 et 11 février à Addis-Abeba, commence à circuler.

Destiné à ramener la stabilité et panser les plaies dans ce pays meurtri par les guerres civiles et les coups d’Etat, le texte, fruit de la patiente médiation de l’UA, se veut consensuel. D’où un savant dosage de dispositions – institutionnelle, politique, économique, judiciaire et sécuritaire – qui permettent au gouvernement et aux groupes armés de ne pas se renier et imaginer repartir sur de nouvelles bases. A condition, bien évidemment, que chacun joue le jeu, ce qui n’est pas le pari le moins risqué.

Par sept fois depuis 2012, tout ce qui a été signé – du simple cessez-le-feu jusqu’à d’ambitieux plans de paix globale – n’a jamais tenu plus de quelques mois. Pourquoi celui-ci échapperait-il à cette malédiction ? « Contrairement aux autres, cet accord a été préparé de manière beaucoup plus minutieuse, dans le sens où les experts de l’UA ont pris le temps de rencontrer à plusieurs reprises les groupes armés de manière que, arrivés à Khartoum, nous puissions être en phase », explique le porte-parole gouvernement, Ange-Maxime Kazagui.

Le résultat de ces préliminaires – qui incluaient des cours d’initiation à la négociation destinés aux chefs de groupes armés – a dépassé les attentes. « En croisant les doigts, une signature en mars nous semble raisonnable », nous confiait un diplomate au début des négociations de Khartoum, le 24 janvier.

Sur le papier, des solutions ont été trouvées aux points les plus sensibles. L’amnistie exigée par les combattants aux mains sales ? La mise en place d’une commission vérité, justice, réparation et réconciliation est la garantie, au regard d’expériences similaires, qu’ils ne seront pas inquiétés demain. Même si la Cour pénale internationale travaille sur plusieurs dossiers et que, à Bangui, le tribunal hybride chargé de juger les seconds couteaux se met en place. « Depuis des années, l’impunité a entretenu le cycle infernal de la violence. L’essentiel est de ne pas avoir franchi la ligne rouge de l’amnistie », se félicite Florent Geel, responsable Afrique à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme.

Autres actualités

13 - Février - 2018

Le président sud-africain, Jacob Zuma, poussé vers la sortie

Le conseil exécutif de l’ANC s’est accordé pour « rappeler » le chef de l’Etat, qui, comme tout membre du parti, est « déployé...

13 - Février - 2018

Affaire Oxfam : en quoi consiste l’aide publique britannique au développement

A la suite du scandale qui touche Oxfam, une pétition portée par le quotidien europhobe « Daily Express » demande de « stopper la folie de l’aide à...

10 - Février - 2018

Riyad désespère de mettre fin à sa guerre au Yémen

Analyse. Le royaume – qui ressent la pression des organisations humanitaires et de ses alliés occidentaux – se dit prêt à demeurer au Yémen aussi longtemps...

10 - Février - 2018

En Allemagne, les jeunes du SPD ne croient pas à la coalition

Pour la nouvelle génération sociale-démocrate, gouverner avec Angela Merkel sera contre-productif. Au dernier moment, elle a hésité à venir, «...

09 - Février - 2018

Les forces américaines en Syrie repoussent une offensive des troupes pro-Assad

La coalition internationale conduite par Washington a bombardé des partisans du régime partis à l’assaut d’une région défendue par les Forces...