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Donald Trump redemande aux alliés européens de rapatrier leurs ressortissants retenus en Syrie

17 - Février - 2019

Quelques poignées de djihadistes continuaient, dimanche 17 février, de défendre dimanche obstinément à Baghouz, le dernier lambeau du « califat » du groupe Etat islamique (EI), terrés dans leur réduit de l’est syrien et empêchant les civils de fuir, face à l’offensive des forces arabo-kurdes soutenues par la coalition internationale.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont prévu d’annoncer leur victoire sur l’EI « dans les prochains jours », mais les djihadistes, terrés dans une poche du village de Baghouz de moins d’un demi-kilomètre carré, dans la province de Deir Ezzor (est), frontalière de l’Irak, livrent une résistance farouche.
Menaces de les libérer

Dans la nuit de samedi 16 à dimanche 17 février, le président Donald Trump a exhorté sur Twitter, les pays européens à rapatrier leurs centaines de ressortissants retenus en Syrie après avoir rallié le groupe Etat islamique.

« Les Etats-Unis demandent à la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et aux autres alliés européens de reprendre plus de 800 combattants de l’EI que nous avons capturés en Syrie afin de les traduire en justice ». « Il n’y a pas d’alternative car nous serions forcés de les libérer. Les Etats-Unis ne veulent pas que ces combattants de l’EI se répandent en Europe ».

Ces dernières années, plusieurs centaines d’étrangers ont été arrêtés par l’alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) au fil des batailles menées contre l’EI en Syrie. Les hommes sont en prison, les femmes et les enfants dans des camps de déplacés.
Refus de les juger

L’administration semi-autonome kurde refuse de juger les étrangers et réclame leur renvoi vers les pays d’origines. Mais les puissances occidentales se montrent globalement réticentes, face à l’hostilité d’une partie de leurs opinions publiques. Paris, Bruxelles et Berlin ont réagi dimanche aux propos du président américain. Le sujet est d’autant plus sensible que M. Trump s’est engagé en décembre à retirer les quelque 2 000 militaires américains déployés en Syrie. Ce désengagement, et la menace d’une offensive turque contre les forces kurdes, font craindre un chaos sécuritaire dont bénéficierait l’EI.

« Ce sont les Kurdes qui les détiennent [les djihadistes français] et nous avons toute confiance dans leur capacité à les maintenir » en détention, a répliqué sur BFMTV le secrétaire d’Etat français à l’intérieur Laurent Nuñez. « Quoi qu’il en soit, si ces individus reviennent sur le territoire national, ils ont tous des procédures judiciaires en cours, ils seront tous judiciarisés, et incarcérés », a-t-il ajouté.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le retour des djihadistes français détenus en Syrie n’est plus un tabou

En Belgique, le ministre de la justice, Koen Geens, a réclamé une « solution européenne », appelant à « réfléchir tranquillement et regarder ce qui comporte le moins de risques sécuritaires ». « Nous avons actuellement dans le nord de la Syrie surtout des mères et des enfants, mais également quelques combattants qui sont connus », a-t-il précisé sur la chaîne publique flamande VRT.

Berlin ne rapatriera les individus soupçonnés d’avoir appartenu à l’EI qu’à la condition qu’ils disposent d’un accès consulaire, a fait savoir dimanche une porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur. « Par principe, tous les citoyens allemands et ceux qui sont soupçonnés d’avoir combattu dans les rangs du soi-disant Etat islamique ont le droit de revenir », a dit la porte-parole. « En Syrie, le gouvernement allemand n’est pas en mesure de garantir les droits et l’accès consulaire aux citoyens allemands emprisonnés en raison du conflit armé. »

Le Royaume-Uni se divise sur le sort d’une jeune Britannique ayant l’EI

Shamima Begum, une jeune Britannique de 19 ans, originaire de l’est londonien qui avait rejoint le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie en 2015, actuellement cantonnée dans un camp de réfugiés où elle vient d’accoucher, a réclamé dimanche de la « compassion » afin de rentrer au Royaume-Uni avec son bébé.

« Je viens d’accoucher, donc je suis vraiment fatiguée », a confié Shamima Begum à la chaîne de télévision Sky News. Vendredi, elle a confié au quotidien The Times vouloir « rentrer et vivre tranquillement avec (s) on enfant ». Il s’agit du troisième enfant auquel donne naissance la jeune femme, mais ses deux premiers bébés sont morts de maladie et de malnutrition.

Son cas illustre le dilemme auquel sont confrontés plusieurs gouvernements européens, entre interdire le retour des ressortissants djihadistes pour des questions de sécurité, ou leur permettre de revenir pour les traduire en justice.

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