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Egypte : l’attaque contre la mosquée de Bir al-Abed est la plus meurtrière de l’histoire récente du pays

25 - Novembre - 2017

Selon un nouveau bilan donné samedi, au moins 305 personnes sont mortes dans le Nord-Sinaï vendredi. Ce drame met à l’épreuve la politique antiterroriste du président Sissi.

Quelques centaines de fidèles étaient réunis pour la prière hebdomadaire quand une explosion a retenti devant la mosquée Al-Raoudah dans le village de Bir al-Abed, à quarante kilomètres à l’ouest de la capitale de la province égyptienne du Nord-Sinaï, Al-Arich, vendredi 24 novembre à la mi-journée.
Encerclant le complexe religieux avec quatre véhicules tout-terrain, une quarantaine d’hommes armés, masqués et vêtus d’uniformes militaires, ont ouvert le feu dans la salle de prière et sur les fidèles qui tentaient de fuir, allant jusqu’à brûler les véhicules pour bloquer les routes, selon des témoins. Au moins 305 personnes ont été tuées, dont 27 enfants, et 128 autres blessées par les assaillants qui ont pu prendre la fuite avant l’arrivée de l’armée, selon les dernières déclarations du parquet égyptien, samedi 25 novembre.
L’hécatombe qui a frappé le petit village de 2 500 âmes a suscité une onde de choc dans tout le pays. Confrontée à l’attaque la plus meurtrière de son histoire récente, l’Egypte est une nouvelle fois forcée de reconnaître les écueils de la lutte antiterroriste qu’elle mène, de façon redoublée depuis 2013, contre les groupes djihadistes qui alimentent une insurrection armée depuis la péninsule du Sinaï.
L’attaque n’avait toujours pas été revendiquée, samedi matin, mais les experts voient la signature de l’organisation Etat islamique (EI) dans le modus operandi – élaboré – et le choix de la cible. Depuis qu’il a prêté allégeance à l’EI fin 2014 sous le nom « Province du Sinaï », le groupe Ansar Beit Al-Maqdis, issu de l’insurrection locale, a développé ses capacités et son champ d’action avec l’appui de la direction djihadiste.
Courant « hérétique »
De plus en plus spectaculaires, ses attaques se sont étendues hors de la péninsule, dans la région du Caire ou dans le sud de l’Egypte. Elles ne visent plus seulement les forces de sécurité mais également des civils, qu’ils soient chrétiens, soufis, collaborateurs...

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