Emmanuel Macron face au scepticisme des Français

Réalisée après l’incendie de Notre-Dame de Paris et avant la conférence de presse qui doit permettre à Emmanuel Macron de dévoiler les conclusions qu’il tire du grand débat national, la troisième vague de l’enquête électorale réalisée du 18 au 22 avril auprès de 8 747 personnes par Ipsos Sopra-Steria pour Le Monde, le Cevipof (Sciences Po) et la Fondation Jean-Jaurès suscite plus d’interrogations qu’elle n’apporte de certitudes. Un mois avant le scrutin européen du 26 mai, les Français paraissent toujours aussi peu mobilisés. Leur attentisme électoral n’a d’égal que leur scepticisme sur les mesures que pourrait annoncer le chef de l’Etat.
Une campagne atone. Comme en février et en mars, moins de la moitié des Français (42 %) se disent certains d’aller voter. Si la participation s’annonce plus forte chez les sympathisants de La République en marche (57 %, + 2 points), du Rassemblement national (54 %, + 2) et du parti Les Républicains (53 %, + 3), elle s’effrite en revanche pour les sympathisants de toutes les autres listes. Et elle n’est majoritaire que chez les électeurs de plus de 65 ans (56 %). Ni le laborieux début de campagne ni les premiers débats télévisés n’ont déclenché un quelconque engouement.
LRM et RN au coude-à-coude. Conséquence de ce premier constat, les intentions de vote n’ont pas enregistré d’évolutions spectaculaires. Pour autant, l’encéphalogramme n’est pas complètement plat. Ainsi, avec 23 % (qu’il y ait ou non une liste « gilets jaunes »), la liste de La République en marche et du MoDem continue à faire la course en tête mais elle s’érode de 0,5 point, tandis que celle du Rassemblement national (RN) continue à grappiller du terrain : le RN est crédité de 22 % (+ 1 point) des intentions de vote avec une liste « gilets jaunes » et de 22,5 % (+ 0,5) sans une telle liste.
Depuis la mi-février, le RN a progressé de 1,5 à 2,5 points tandis que LRM a stagné : l’objectif de Nathalie Loiseau, la tête de liste macroniste, de terminer en tête le 26 mai est donc tout sauf acquis. Sans réaliser, à ce stade, une prouesse comparable à ses 25 % de voix du précédent scrutin européen de 2014, la liste lepéniste peut espérer s’en approcher.
L’autre bénéficiaire du mois d’avril est François-Xavier Bellamy. Avec ou sans liste « gilets jaunes », le chef de file du parti Les Républicains progresse de 1,5 point, à 13,5 % d’intentions de vote. S’il est très loin de remobiliser les électeurs de François Fillon en avril 2017 (il n’en conserve que la moitié, mais attire quelques suffrages qui s’étaient alors portés sur Nicolas Dupont-Aignan), il semble en mesure d’éviter la catastrophe qui se dessinait au début de l’année pour le parti de Laurent Wauquiez, alors crédité de 10 % à 11 %.

Autres actualités

13 - Mai - 2019

La Turquie condamne des universitaires à la prison

Maître de conférences à l’université Claude-Bernard Lyon-I en France, le mathématicien turc Tuna Altinel a été arrêté et...

12 - Mai - 2019

Pakistan : une attaque dans un hôtel à Gwadar fait cinq morts et six blessés

Cinq personnes, dont un militaire, sont mortes dans l’attaque, samedi 11 mai, d’un hôtel de luxe à Gwadar et six ont été blessées – quatre...

12 - Mai - 2019

Guinée : la monogamie devient la règle mais suscite des critiques

Le Parlement de Guinée a modifié le code civil pour faire de la monogamie le régime général du mariage, sauf en cas « d’accord explicite » de...

11 - Mai - 2019

Au Mexique, la double crise migratoire tourne au casse-tête pour « AMLO »

Victime de sa main tendue aux immigrés clandestins, le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), affronte une double crise migratoire aux deux...

11 - Mai - 2019

Le Bénin, nouvelle victime de la contagion djihadiste

Pour le Bénin, le double enlèvement de Français, le 1er mai dans le parc naturel de la Pendjari, frontalier du Burkina Faso, est une double mauvaise nouvelle. Et leur...