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En Centrafrique, des casques bleus une nouvelle fois accusés de viol

12 - Octobre - 2017

Selon Amnesty International, les militaires suspectés sont mauritaniens. En juin, des Congolais ont déjà été renvoyés après des accusations similaires.
Des casques bleus de la Minusca à Bangui, en Centrafrique, en décembre 2015.
Une jeune femme, âgée de 16 ans selon l’ONU, de 19 ans selon Amnesty International, affirme avoir été droguée et violée par un ou des casques bleus en Centrafrique, ont indiqué, mercredi 11 octobre, les deux organisations. La victime a raconté avoir été droguée en buvant un thé à un point de contrôle et s’être réveillée plusieurs heures après, presque nue.
Ce nouveau cas de viol se serait produit le 30 septembre à Bambari, dans le sud du pays, selon le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. L’ONU a réclamé une enquête dans le pays d’origine des casques bleus suspectés – la Mauritanie, selon Amnesty International. En vertu des règles en vigueur aux Nations unies, il revient au pays contributeur en casques bleus d’enquêter et de sanctionner le cas échéant les crimes imputés à ses militaires.

Lire aussi : Human Rights Watch dénonce les viols et l’esclavage sexuel dans le conflit centrafricain
Des membres de la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique, ont déjà été accusés dans le passé d’abus sexuels. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui doit effectuer fin octobre une visite en Centrafrique et s’entretenir avec des victimes, a édicté la tolérance zéro à ce sujet.
Recrudescence d’affrontements
La Minusca, déployée depuis 2014 en Centrafrique, compte quelque 12 000 militaires. En juin, un bataillon de plus de 600 soldats du Congo-Brazzaville avait été renvoyé après des accusations d’agressions sexuelles et de divers trafics. En 2016, 120 casques bleus congolais avaient déjà été renvoyés chez eux après des allégations d’agressions sexuelles. Pour des faits remontant à 2014, des militaires français de l’opération « Sangaris » avaient aussi été mis en cause.
La Centrafrique connaît depuis plusieurs mois une recrudescence d’affrontements entre groupes armés, qui se disputent le contrôle des ressources naturelles et des zones d’influence. Si l’intervention de la France (2013-2016) et celle de la Minusca ont permis un certain retour au calme, les violences ont progressivement repris depuis le départ de la force française « Sangaris ».
Lire aussi : L’ombre d’un génocide se dessine en Centrafrique Fin août, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a mis en garde la communauté internationale contre des « signes avant-coureurs de génocide » en Centrafrique. Mercredi, le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a estimé, au terme d’une visite de six jours dans le pays, que la situation en Centrafrique « est grave », mais qu’il n’est pas encore question de « pré-génocide », tout en condamnant « avec la plus grande fermeté l’incitation à la haine ethnique et confessionnelle ».

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