En Côte d’Ivoire, un proche du président de l’Assemblée nationale écroué

10 - Octobre - 2017

Après la découverte d’une importante cache d’armes à Bouaké, le chef du protocole de Guillaume Soro est poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’Etat ».
Le 15 mai 2017, un soldat mutin à Bouaké exhibe une partie de l’arsenal retrouvé par la suite par les forces de l’ordre dans une propriété de Souleymane Kamarate Koné, chef du protocole de président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro.
Souleymane Kamarate Koné, chef du protocole du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a été écroué, lundi 9 octobre, après son audition dans une affaire sensible de découverte d’une cache d’armes pendant une mutinerie en mai, a annoncé le procureur d’Abidjan.
Souleymane Kamaraté Koné, dit « Soul to Soul », « a été interpellé ce lundi. Une information judiciaire avec mandat de dépôt a été ouverte contre lui (…) pour complot contre l’autorité de l’Etat », a déclaré le procureur Richard-Christophe Adou devant la presse au palais de justice d’Abidjan.
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Des mutineries d’anciens rebelles intégrés à l’armée ont secoué la Côte d’Ivoire et ébranlé le pouvoir en janvier et en mai. Une cache d’armes avait été découverte en mai lors de la mutinerie à Bouaké, deuxième ville du pays et fief de l’ancienne rébellion des années 2000.
« Dans la nuit du 11 au 12 mai, des armes de guerre neuves dissimulées ont été découvertes dans une villa de Bouaké (…). Les enquêtes ont permis d’établir que la villa est la propriété de M. Koné », a indiqué le procureur. La cache contenait plus de « six tonnes de diverses armes de guerre et de munitions : lance-roquettes RPG7, mitrailleuses lourdes, fusils d’assaut AK47, kalachnikovs, bombes, mortiers… », selon le procureur.
Ambitions présidentielles
« Les enquêtes ont également révélé que des personnes avaient été informées de l’existence de ces armes dans la ville de M. Koné et invitées à se servir (…) Leur mise à disposition visaient la déstabilisation de l’Etat », a souligné le procureur.
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Le 12 mai, lors de la mutinerie, des mutins avaient exhibé une partie de ces armes devant des journalistes de l’AFP. Les armes neuves, notamment des kalachnikovs, des munitions et des lance-roquettes, étaient emballées dans des sacs en plastique transparent. Un des mutins avait confié à l’AFP que les armes provenaient de la propriété de M. Koné et que cette cache était connue de « plein de gens ».
L’actuel président de l’Assemblée nationale est l’ancien chef de la rébellion de 2002-2011, dont Bouaké était le fief. M. Soro, à qui certains prêtent des ambitions présidentielles, s’était gardé d’intervenir officiellement dans la crise de mai, mais de nombreux proches du pouvoir du président Alassane Ouattara assurent en privé que M. Soro joue sa « carte personnelle » en vue de la succession du président en 2020.

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