En Inde du Sud, la politique est un jeu d’acteurs

12 - Janvier - 2018

La star de cinéma Rajinikanth a créé son propre parti politique en vue des élections régionales de 2021. Son projet : réconcilier le spirituel et la politique.

Rajinikanth lors d’une rencontre avec des fans, le 29 décembre 2017 à Chennai. Deux jours plus tard, la superstar du cinéma tamoul a créé son propre parti au Tamil Nadu, en vue du prochain scrutin régional de 2021. Arun Sankar/AFP
Rajinikanth, de son vrai nom Shivaji Rao Gaekwad, le plus grand héros du cinéma tamoul de tous les temps, s’est donné pour mission de réconcilier le spirituel et la politique. Une façon de justifier sa descente dans l’arène électorale de la République laïque indienne. Le monstre sacré du septième art aura attendu de fêter ses 67 ans pour lancer un nouveau parti le 31 décembre, à Chennai (ancienne Madras), après une carrière d’acteur phénoménale, marquée par plus de 175 films.
Dans ses films, Rajinikanth joue les superhéros

La question est de savoir si les 72 millions d’habitants du Tamil Nadu sont demandeurs de cette ébauche de programme. « Le spirituel était la grande idée de Gandhi pour purifier la politique, on sait comment ça a fini », fait remarquer avec perfidie le poète Makarand Paranjape, professeur d’anglais à l’université Jawaharlal Nehru de Delhi. 
« Thalaiva » (le « boss », en tamoul) dispose d’une belle rampe de lancement : plus de 50 000 associations font actuellement sa promotion, ce qui pourrait rassembler en son nom « dix millions de voix » lors du prochain scrutin régional fixé à 2021, calcule Makarand Paranjape. Maligne, la mégastar a obtenu la bénédiction du BJP, le parti (de droite nationaliste) de Narendra Modi, dont la popularité est toujours au zénith au niveau national mais qui brille par son absence dans le sud du pays. Rajinikanth espère aussi tirer profit des déchirements de la classe dirigeante locale.
Combattre la corruption sur grand écran
« La politique est pourrie et la démocratie n’existe plus, estime-t-il, si je ne me lançais pas maintenant, je me sentirais coupable jusqu’à mon dernier souffle. » Depuis la mort prématurée en décembre 2016 de Jayalalithaa, chef du gouvernement du Tamil Nadu, le parti au pouvoir (AIADMK) est en pleine déliquescence tandis que, dans l’opposition, le DMK est dirigé par Karunanidhi, un vieillard de 93 ans en chaise roulante.

Autres actualités

04 - Septembre - 2017

Le défi nucléaire de la Corée du Nord inquiète le monde

Pyongyang a effectué dimanche son sixième essai nucléaire, un affront pour la Chine et une menace pour les Etats-Unis. En Corée du Nord, la présentatrice...

04 - Septembre - 2017

En Israël, Nétanyahou cible les migrants africains

Le premier ministre dénonce la présence d’« infiltrés illégaux » originaires d’Erythrée et du Soudan. Le premier ministre...

31 - Août - 2017

Pyongyang prévient le Japon qu’il risque l’« autodestruction imminente »

La Corée du Nord avait lancé un missile balistique mardi au dessus de l’archipel. Mercredi, un éditorial de l’agence officielle dénonce violemment...

31 - Août - 2017

Un repenti de Boko Haram : « On croyait que c’était pour la religion mais c’était un business »

D’anciens combattants de la secte islamiste racontent comment ils ont rejoint ses rangs, par appât du gain. Si certains confient leur honte et leurs traumatismes, la plupart ne...

30 - Août - 2017

Etats-Unis : Donald Trump à l’épreuve de la tempête Harvey

Le président américain a affiché son volontarisme, mardi, lors d’une visite dans le Texas sinistré. Mais la catastrophe pourrait avoir un impact sur sa politique...