">

En RDC, la victoire contestée de Tshisekedi

10 - Janvier - 2019

Pour la première fois de son histoire, la République démocratique du Congo (RDC) connaît une alternance politique par les urnes. Les armes se sont tues jeudi 10 janvier, laissant place à des cris de joie à Kinshasa. Peu avant 4 heures du matin, l’opposant Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale.
58,57 % des voix
Il l’emporte avec 38,57 % et devance son rival de l’opposition, Martin Fayulu, deuxième avec 34,8 %, qui conteste cette issue. Visé par des sanctions de l’Union européenne pour la répression de manifestations, Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du président sortant Joseph Kabila, dont la campagne fut terne, se contente de 23,8 %.
A 55 ans, Félix Tshisekedi, « provisoirement élu », s’apprête à devenir le cinquième président du plus grand pays d’Afrique subsaharienne, vaste comme l’Europe occidentale. Un opposant à la tête du géant d’Afrique centrale, frontalier de neuf pays, riche en ressources naturelles, premier producteur et exportateur mondial de cobalt (prisé et courtisé par les multinationales tant il est indispensable pour les industries technologiques et le développement des voitures électriques).
Cet homme tout en rondeur a en partie vécu à Bruxelles dans la bourgeoisie congolaise, héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi (1932-2017), mythique chef de file de l’opposition à Mobutu Sese Seko puis aux Kabila.

« Je serai le président de tous les Congolais (…). Je rends hommage au président Joseph Kabila que je considère comme un important partenaire politique et non comme un ennemi », a déclaré le vainqueur de l’élection à l’annonce des résultats, à une foule de militants réunie devant le siège de l’UDPS, le parti cofondé en 1982 par son défunt père, qu’il dirige depuis. Il y a quelques mois encore, il fulminait pourtant encore contre « la dictature de Kabila » qu’il promettait de faire partir par les urnes ou la rue.

« Logique de réconciliation »
Le chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui dirige le pays depuis la mort de son père, Laurent-Désiré, assassiné par l’un de ses gardes du corps en janvier 2001, a finalement tenu sa promesse d’organiser des élections. Avec deux ans et une semaine de retard, les Congolais ont voté le 30 décembre 2018 dans un calme relatif, malgré les nombreux dysfonctionnements techniques et logistiques.

Autres actualités

20 - Décembre - 2017

Passe d’armes diplomatique entre Macron et Assad

Paris s’offusque des accusations de soutien au terrorisme lancées par le dictateur syrien. Bachar Al-Assad, le 18 décembre à Damas, sur une photo publiée par...

20 - Décembre - 2017

Réforme fiscale de Trump : une victoire précieuse pour un président impopulaire

Après son échec à supprimer la protection sociale héritée de Barack Obama, le Parti républicain avait un besoin impérieux de résultat....

19 - Décembre - 2017

Pékin et Moscou répliquent vigoureusement à la stratégie de sécurité des Etats-Unis

La Chine et la Russie dénoncent « l’impérialisme » et « la mentalité de guerre froide » de Washington après la publication d’un...

19 - Décembre - 2017

Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa, l’homme qui doit sauver l’ANC

L’ancien dauphin de Nelson Mandela a été élu président du parti qui dirige le pays depuis la fin de l’apartheid. Ils ont chanté, dansé,...

16 - Décembre - 2017

En Libye, les premières embûches du plan de Ghassan Salamé

Six mois après sa nomination, le chef de la mission des Nations unies pour la Libye peine à obtenir la révision de l’accord de Skhirat. « Je vais...