En Suède, un paysage politique éclaté après une percée plus faible que prévu de l’extrême droite

10 - Septembre - 2018

Ni la droite ni la gauche n’ont obtenu la majorité, dimanche, lors des législatives. Les formations politiques du royaume vont devoir repenser leurs alliances.

 

La Suède a connu une étrange soirée électorale, dimanche 9 septembre, augurant de complexes négociations qui pourraient prendre des semaines, voire des mois, avant de déboucher sur la formation d’un gouvernement capable de faire voter ses budgets et mener sa politique. Si elles ne se sont pas traduites par la poussée nationaliste annoncée, les élections législatives entérinent une fragmentation inédite du paysage politique du royaume aux conséquences encore difficiles à analyser.
Le premier ministre sortant, Stefan Löfven, a d’ailleurs attendu la fin du dépouillement, vers 0 h 20, pour venir enfin s’exprimer devant ses partisans. Pendant la soirée, les leaders de la droite et de l’extrême droite avaient exigé sa démission immédiate. Mais le chef de file des sociaux-démocrates a refusé de céder aux pressions et annoncé qu’il restait aux manettes. En tout cas jusqu’à ce que les 50 000 bulletins des Suédois de l’étranger soient dépouillés, mercredi 12 septembre.
Pour le premier ministre, un désaveu difficile à digérer
Car les résultats pourraient encore changer : la droite et la gauche n’ont qu’un siège de différence au Parlement, avec 144 députés pour le bloc de gauche (social-démocrate, Verts et Parti de gauche) et 143 pour l’Alliance (conservateurs, centristes, libéraux et chrétiens-démocrates). Les Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna, SD), eux, en obtiennent 62. S’ils ne parviennent pas à s’imposer comme la deuxième force politique du royaume, ils enregistrent la plus grosse progression à l’issue du scrutin, avec 17,6 % des voix (contre 12,9 % en 2014).
Jimmie Akesson, le leader des SD, a d’ailleurs reçu les chaudes félicitations du gratin nationaliste européen, Marine Le Pen raillant « encore une mauvaise soirée pour l’Union européenne en perspective », tandis que l’Italien Matteo Salvini estimait que « la Suède a dit non à l’Europe des bureaucrates et des spéculateurs, non à l’immigration illégale, non à l’extrémisme droite.

Autres actualités

02 - Janvier - 2019

Une pléthore de candidats pour les primaires américaines de 2020

Des maires et des anciens maires, des sénatrices et des sénateurs, des gouverneurs et des milliardaires : l’absence de favori chez les démocrates pour...

31 - Décembre - 2018

Après des élections chaotiques, la RDC dans l’attente du résultat

Tout s’est passé si vite. Dimanche 30 décembre, plus de 39 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner le successeur de...

31 - Décembre - 2018

Face à l’incertitude du Brexit, un nombre record de Britanniques demandent un passeport irlandais

A mesure que la date fatidique approche, les préparatifs s’accélèrent. A moins de trois mois de l’entrée en vigueur officielle du Brexit, et sur fond...

29 - Décembre - 2018

Syrie : à l’appel des Kurdes, le régime avance ses pions à Manbij et dans le nord

Le retrait planifié des forces américaines du nord-est de la Syrie commence à produire ses premiers effets dans la ville de Manbij, proche la frontière avec la...

29 - Décembre - 2018

Egypte : après une attaque contre des touristes, les autorités annoncent avoir abattu « 40 terroristes »

Répondre au défi du terrorisme par des annonces musclées, c’est le choix que semblent faire les autorités égyptiennes. Au lendemain d’une attaque...