Gestes de paix historiques entre l’Ethiopie et l’Erythrée

26 - Juin - 2018

Signe de la volonté des deux pays d’aplanir leurs différends, une délégation érythréenne est attendue à Addis-Abeba, meurtrie samedi par un attentat.

 

Une génération entière n’avait jamais vu cela : des drapeaux érythréens, depuis plusieurs jours, font leur réapparition dans les rues d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. C’est le premier signe, modeste mais concret, d’une possible fin du statut de « ni guerre ni paix » entre les deux nations, pour leur bien comme pour celui de la Corne de l’Afrique. Il a fallu attendre vingt ans pour que la paix et, semble-t-il, la raison soient tout à coup en mesure de l’emporter entre l’Ethiopie et l’Erythrée.
Les premiers coups de feu de ce conflit avaient été tirés en mai 1998 à Badmé, obscure escarmouche dans une petite ville frontalière qui avait ouvert la voie à deux ans de guerre acharnée entre ces deux voisins, ex-alliés devenus concurrents, et donc ennemis. Environ 100 000 hommes avaient été tués. Un accord de paix, signé en 2000, n’avait jamais été totalement appliqué, laissant béant un espace de tensions qui menaçait régulièrement de s’embraser.

Et puis quelque chose a changé. Il y a eu d’abord les « branches d’olivier » tendues par le nouveau premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, lors de son investiture en avril, au cours de laquelle il avait annoncé ses intentions de faire la paix. Ces idées, son prédécesseur les avait seulement caressées. M. Abiy en a fait un étendard. Il déclarait à son arrivée au pouvoir : « Avec le gouvernement d’Erythrée, nous voulons du fond de nos cœurs que les différends qui règnent depuis des années prennent fin. »
« Il faut construire la confiance »
Deux mois plus tard, l’Ethiopie entrait dans le vif du sujet en offrant d’appliquer intégralement l’accord de paix de 2000. Cela incluait la décision d’une commission frontalière internationale, rendue publique en 2002, qui estimait que Badmé devait être accordé à l’Erythrée, chose intolérable pour l’Ethiopie, qui avait sacrifié des divisions entières pour reprendre le village pendant la guerre et en avait fait depuis l’objet d’un culte national.

Autres actualités

08 - Juin - 2018

L’Autriche et le Danemark veulent ouvrir des camps d’expulsés aux portes de l’UE

Selon le premier ministre danois, Copenhague est en discussion avec Vienne et « d’autres pays » de l’Union pour la mise en place d’un « nouveau régime...

07 - Juin - 2018

Au sommet du G7, Trump seul contre tous

Commerce, Iran, climat : les sujets de discorde s’accumulent au sein du club des puissances occidentales.   Jamais un G7 ne s’est annoncé aussi tendu, sur fond de...

07 - Juin - 2018

Brexit : querelle ouverte au sommet de l’exécutif britannique

David Davis, ministre chargé du Brexit, redoute de voir la première ministre Theresa May renoncer à sortir de l’union douanière.   Alors que Theresa...

06 - Juin - 2018

Avant le sommet avec Donald Trump, Kim Jong-un purge son armée

Le dirigeant nord-coréen choisit des personnalités fidèles en vue d’éventuels compromis. Le dirigeant Kim Jong-un a procédé à un...

06 - Juin - 2018

Les autorités éthiopiennes tendent la main à l’Erythrée pour régler leur différend frontalier

Le gouvernement du nouveau premier ministre, Abiy Ahmed, poursuit sa politique d’ouverture et annonce des réformes économiques d’envergure. Dans le camp de...