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« L’Allemagne se prépare à mettre en danger Schengen »

09 - Novembre - 2017

Dans une tribune au « Monde », le chercheur Yves Pascouau estime que la prolongation des contrôles à ses frontières par l’Allemagne au-delà de l’échance du 11 novembre pourrait porter un coup fatal à Schengen.

Tribune. Le gouvernement allemand a décidé le 13 septembre 2015 de rétablir les contrôles à ses frontières intérieures avec l’Autriche pour faire face à l’arrivée d’un nombre très important de demandeurs d’asile et de réfugiés sur son territoire. Cette décision, motivée par la volonté de « rétablir l’ordre » dans un contexte de désordre aux frontières extérieures et intérieures de l’Union européenne (UE) – depuis la Grèce jusqu’à la Suède en passant par la route des Balkans – a été suivie par l’Autriche, le Danemark, la Suède et la Norvège.
En pratique, et en raison de la pression migratoire exercée depuis 2015 sur la Grèce et de la difficulté de cet Etat à y faire face, cinq Etats de l’espace Schengen ont donc décidé de rétablir les contrôles à leurs frontières intérieures. Ces contrôles ont été jusqu’à présent exercés dans le strict respect des règles et des procédures établis par le Code frontières Schengen, c’est-à-dire pour des motifs d’ordre public, après évaluation et sur recommandation du Conseil de l’UE.

Cependant, la possibilité pour ces Etats de maintenir les contrôles aux frontières intérieures arrive à échéance le 11 novembre. Après cette date, le Code frontières Schengen ne les autorise plus à effectuer les contrôles tels qu’ils sont exercés aujourd’hui. L’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la Suède et la Norvège devraient les lever à compter de cette date.
Menace pour l’ordre public allemand
Or, fin octobre, le ministre de l’Intérieur allemand, Thomas de Maizière, a notifié à ses partenaires son intention de prolonger ces contrôles pour une période supplémentaire de six mois. Il considère que la situation en Grèce et les mouvements de migrants en situation irrégulière dans l’espace Schengen constituent une menace pour l’ordre public allemand qui justifient le maintien des contrôles.
Fondée sur des raisons d’ordre public, le lien de cette démarche avec des considérations de politique interne,...

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