La coalition de Merkel meurtrie après l’échec électoral bavarois

15 - Octobre - 2018

La CSU a essuyé hier un camouflet historique, cédant sa majorité absolue au parlement régional. Le SPD a, lui, perdu près de la moitié de ses électeurs.

Bien sûr, ce n’était qu’un scrutin régional. Bien sûr, seuls 9,5 millions d’électeurs – sur les 62 millions que compte l’Allemagne – étaient appelés aux urnes. Mais le séisme politique qui a secoué la Bavière, dimanche 14 octobre, est d’une telle intensité que la « grande coalition » d’Angela Merkel, à Berlin, en subira nécessairement l’onde de choc.

Pour la chancelière allemande, le résultat de ces élections est une très mauvaise nouvelle. D’abord, à cause du revers historique infligé à l’Union chrétienne-sociale (CSU), le parti conservateur bavarois allié à l’Union chrétienne-démocrate (CDU), la formation qu’elle préside depuis 2000.

Dimanche, la CSU n’a recueilli que 37,2 % des voix, soit 10,5 points de moins qu’en 2013. Si la plupart des partis européens rêveraient aujourd’hui d’atteindre un tel score, celui-ci est en réalité un cruel camouflet pour les conservateurs bavarois qui, depuis 1958, n’étaient jamais passés sous la barre des 43 % lors d’élections régionales.

Un affaiblissement sans précédent
Cet affaiblissement sans précédent de la CSU ne fait pas l’affaire de Mme Merkel. Certes, celle-ci n’est sans doute pas mécontente du camouflet infligé au président du parti, Horst Seehofer, avec qui elle entretient des relations exécrables, surtout depuis qu’il a rejoint son gouvernement, en mars, comme ministre de l’intérieur.

En se trouvant ainsi fragilisé, M. Seehofer deviendra-t-il pour autant un partenaire plus docile ? Rien n’est moins sûr. Dimanche soir, s’il a admis une « part de responsabilité » dans le « mauvais résultat » de son parti, le président de la CSU s’est en effet empressé d’ajouter que « les causes » de ce revers se trouvaient aussi « à Berlin », sous-entendu à la chancellerie.

Déjà très tendues, les relations entre la CSU et la CDU risquent donc d’être encore plus compliquées dans les prochaines semaines, et ce d’autant plus que s’ajoute désormais un autre...

Autres actualités

20 - Avril - 2018

L’organisation basque ETA demande pardon pour le « mal » causé durant sa lutte armée

Le groupe séparatiste « Pays basque et liberté », qui sera dissous en mai, a tué plus de huit cents personnes au cours des décennies de lutte contre...

19 - Avril - 2018

Centrafrique : la Minusca « ne cédera pas à l’intimidation » des groupes armés

Les groupes de l’ex-Séléka affirment s’être mobilisés suite à l’opération lancée par la Minusca et le gouvernement contre les...

19 - Avril - 2018

A Cuba, « plus personne ne croit au changement »

Alors que Raul Castro quitte la présidence, les Cubains sont résignés face à l’immobilisme politique. La fin de la famille Castro à la tête de...

18 - Avril - 2018

Trump a envoyé le patron de la CIA rencontrer Kim Jong-un

L’existence de contacts au plus haut niveau entre Washington et Pyongyang rend de plus en plus probable la rencontre des dirigeants américain et nord-coréen. Le patron de...

18 - Avril - 2018

« Macron se heurte en Europe à des résistances qui menacent de bloquer son programme »

Face à l’opposition que ses ambitions réformatrices rencontrent en Europe, le président français cherche à réveiller l’esprit de la...