« La moustache de John Bolton, ce détail qui a fait hésiter Trump à le recruter »

29 - Mars - 2018

Dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », explique les raisons pour lesquelles le président américain a finalement décidé de nommer cet ultranationaliste au poste de conseiller pour la sécurité nationale à la Maison Blanche.

Chronique. Le président a longtemps hésité. Il aimait bien s’entretenir avec John Bolton. Ce boutefeu de la politique étrangère, détesté de toute l’aristocratie diplomatico-journalistique, a des solutions simples pour chacune des pathologies de la scène internationale. Donald Trump ne pouvait qu’être séduit. Pourtant, dans la personnalité de Bolton, quelque chose retenait le président américain.

En janvier 2016, il avait bien pensé à lui pour le poste de secrétaire d’Etat – ministre des affaires étrangères. Mais non, Bolton ne ferait pas l’affaire. Un détail clochait, tranchait avec cette image de gros dur de la planète, empêchait qu’on prenne le personnage avec toute la gravité requise par la fonction. Ce n’étaient pas les idées ni la carrière, plutôt médiocre, suivie par ce laborieux de la profession politique. C’était un détail physique : la moustache.
Trump ne s’y habituait pas, raconte l’ancien conseiller du président, Steve Bannon, dans Le Feu et la fureur, le livre de Michael Wolff (Robert Laffont, 418 pages, 20 euros). Que voulez-vous, « la moustache, Trump pensait que ça ne faisait pas secrétaire d’Etat », dit Bannon. Le New York Times confirme :
« M. Bolton a longtemps fait campagne pour avoir le poste (…), même après que le président lui a dit non, en partie – c’est sérieux – parce qu’il n’aimait pas cette grosse moustache. » Que craignait Trump ?
A la décharge de Donald Trump, il faut dire qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle moustache. Bolton arbore une énorme barre de poils drus, aujourd’hui grisonnants, tombant à pic de la narine à la lèvre supérieure, comme on en voit chez certains vieux morses (Odobenus rosmarus) sommeillant le soir sur la banquise. Que craignait Trump ? Que ce barrage de pilosité touffue ne masque un tempérament de poète plus que de faucon ? Un tropisme bohème, plus que guerrier ?

Autres actualités

20 - Avril - 2019

L’Argentine cherche à juguler une inflation galopante

Décidé à remettre l’économie argentine sur de bons rails, le président Mauricio Macri avait promis de rompre à jamais avec les méthodes...

19 - Avril - 2019

Soudan : quatorzième jour de sit-in devant le QG de l’armée pour réclamer un pouvoir civil

Des milliers de Soudanais étaient de nouveau rassemblés en masse, vendredi 19 avril, devant le quartier général (QG) de l’armée à Khartoum, la...

19 - Avril - 2019

Le rapport Mueller dresse le portrait d’un Donald Trump déplorable mais pas coupable

Au-delà de tout doute raisonnable », dit le principe juridique… L’enquête du procureur indépendant Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la...

18 - Avril - 2019

Libye : l’ONU cherche un consensus pour réclamer un cessez-le-feu

L’ONU cherche à se mettre d’accord sur une demande de cessez-le-feu en Libye, après le lancement par le maréchal Khalifa Haftar d’une offensive contre la...

18 - Avril - 2019

Indonésie : le président sortant, Joko Widodo, remporte les élections

Le président Joko Widodo, qui incarne l’Indonésie de la tolérance et de la diversité dans un archipel travaillé par la montée en puissance des...