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Lamine Diack encore inculpé pour « corruption active»

22 - Mai - 2019

Alors que son dossier vient d'atterrir au Parquet national financier de Paris pour un procès, Lamine Diack est secoué par une autre affaire de corruption, selon l'Agence française de presse qui rapporte que l'ancien patrion de l'IAAF est encore soupçonné de corruption ainsi que le patron du groupe de média qatari Beln, Yousef Al-Obaidly

Les deux ont été mis en examen fin mars, dans l’enquête sur des soupçons de corruption en marge des candidatures de Doha aux Mondiaux d’athlétisme, ont indiqué mardi à l’AFP des sources judiciaires et proche du dossier.

Des juges d’instruction financiers ont mis en examen le premier (Lamine Diack) pour « corruption active » le 28 mars, a indiqué la source judiciaire. Le second, jusqu’ici placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans cette affaire, l’a quant à lui été pour « corruption passive » la veille, a ajouté la source proche, confirmant des informations du journal Le Monde.
Deux versements au centre de l’affaire
Les magistrats s’interrogent sur deux versements d’un total de 3,5 millions de dollars, réalisés à l’automne 2011 par la société Oryx Qatar Sports Investment, détenue à égalité par Nasser Al-Khelaïfi et son frère Khalid, au profit d’une société de marketing sportif dirigée par Papa Massata Diack, surnommé dans les médias « PMD » et fils de Lamine Diack, aujourd’hui âgé de 85 ans et président de l’IAAF de 1999 à 2015. A cette époque, Doha ambitionnait d’accueillir les Mondiaux d’athlétisme de 2017, organisés par l’IAAF.

Les juges d’instruction cherchent à déterminer si, en contrepartie de ces versements, Lamine Diack a oeuvré au report des dates d’organisation des Mondiaux d’Athlétisme, en raison des conditions météo du pays, et influencé le vote de membres de l’IAAF en faveur du Qatar.

Lui-même puissant consultant marketing de l’IAAF jusqu’en 2014, Papa Massata Diack est au carrefour de plusieurs affaires de corruption sportive. Dans ce dossier, « PMD » est visé depuis le 18 avril par un mandat d’arrêt émis par les juges d’instruction pour des soupçons de « corruption passive » et de « blanchiment aggravé », selon la source proche du dossier.

Le premier virement a été réalisé le 13 octobre 2011 et le second le 7 novembre 2011, soit quatre jours avant le vote de l’IAAF. C’est finalement Londres, entré dans la course après la capitale qatarie, qui l’a emporté.

Mais, trois ans plus tard, Doha obtenait toutefois l’organisation des Championnats du monde d’athlétisme qui se tiendront cette année du 27 septembre au 6 octobre.

Yousef Al-Obaidly conteste les accusations
Ces versements étaient prévus dans un protocole d’accord passé avec la société de « PMD », dans lequel Oryx Qatar Sports Investment s’engageait à acheter des droits de sponsoring et de droits TV pour 32,6 millions de dollars mais à condition que Doha obtienne les Mondiaux 2017, selon une autre source proche du dossier.

Ce contrat stipulait que les paiements effectués avant la décision de l’IAAF du 11 novembre 2011 – donc les deux virements – étaient « non remboursables », ce qui a intrigué les juges.
"Le Monde" rapporte une déclaration de Yousef Al-Obaidly transmise par l’intermédiaire de son avocat : « Je me suis volontairement rendu à une convocation dans le cadre des investigations du juge d’instruction. Les accusations sont non seulement hautement infondées et sans consistance mais ont été de manière remarquable divulguées aux médias. Pour éviter tout doute possible, ces accusations sont intégralement et catégoriquement contestées et le seront avec la dernière énergie, en utilisant, pour ce faire, tous les moyens de droit. »

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