">

Le pari russe d’Emmanuel Macron

02 - Juin - 2018

Le contraste était saisissant. Devant un parterre d’hommes d’affaire du forum économique de Saint-Pétersbourg, une sorte de « Davos russe », le 25 mai, Emmanuel Macron jouait la séduction, tutoyant le président russe et l’appelant « cher Vladimir ». Il citait Dostoïevski, Soljenitsyne et insistait sur son souhait d’ancrer la Russie et son destin dans l’Europe.

Face à lui, l’homme fort du Kremlin, courtois mais impassible, le vouvoyait et ne s’engageait guère au-delà de propos très convenus sur « la France partenaire ancien, traditionnel et fiable ». Pas une seule fois, surtout face à son interlocuteur, il n’a évoqué la vocation européenne de son pays. « Le décalage était évident entre le souffle, la perspective historique de Macron et les réponses d’ordre mécanique de Poutine », relève Thomas Gomart, le directeur de l’IFRI (Institut français des relations internationales).

Le voyage à Saint-Pétersbourg du chef de l’Etat marque un incontestable réchauffement des relations franco-russes. Ce n’était pas très difficile vu leur dégradation depuis 2014 après l’annexion de la Crimée, la déstabilisation de l’est de l’Ukraine, les tensions des derniers mois avec l’affaire Skripal – la tentative d’empoisonnement d’un ex-agent double russe près de Londres – et les frappes contre les armes chimiques du régime syrien, soutenu envers et contre tout par Moscou.

Sauver ce qui peut l’être
Un jalon a été posé, mais il reste à en mesurer la portée. « Est-ce qu’il s’agit d’un tournant ? En tout cas, c’est un échange et une relation qui cherchent à élaborer quelque chose de solide et des axes stratégiques », expliquait M. Macron en dressant le bilan de son voyage. L’attitude réservée du maître du Kremlin montre que ce dernier se sent en position de force. « C’est un pragmatique et il sait qu’il n’a pas besoin de trop en faire, étant dans une situation idéale pour profiter des tensions.

Autres actualités

16 - Novembre - 2018

Attaquée et isolée, Theresa May promet d’« aller jusqu’au bout » pour défendre l’accord sur le Brexit

Les moments de répit ne durent jamais longtemps pour Theresa May. Un peu comme dans un jeu vidéo, les obstacles surmontés et les adversaires vaincus resurgissent sans cesse...

16 - Novembre - 2018

Affaire Khashoggi : « MBS » reste intouchable à Riyad

e suspense était inexistant mais c’est désormais officiel : pour la justice saoudienne, le prince héritier du royaume, Mohammed Ben Salman, est totalement...

15 - Novembre - 2018

En Israël, la démission du ministre de la défense provoque un séisme politique

vigdor Lieberman a joué au mieux, politiquement, avec la main dont il disposait. En démissionnant avec fracas, mercredi 14 novembre, le ministre israélien de la...

15 - Novembre - 2018

Birmanie : les Rohingya redoutent d’être rapatriés

La terreur. Les réfugiés rohingya du Bangladesh sont tellement effrayés à l’idée de retourner en Birmanie que la première réaction de ceux...

14 - Novembre - 2018

Brexit : Theresa May doit défendre le texte de l’accord avec l’UE à Londres

L’essentiel a été fait à Bruxelles. Tout reste à accomplir à Londres. Usant de l’effet de surprise, Downing Street a annoncé, mardi 13...