">

« Macron se heurte en Europe à des résistances qui menacent de bloquer son programme »

18 - Avril - 2018

Face à l’opposition que ses ambitions réformatrices rencontrent en Europe, le président français cherche à réveiller l’esprit de la démocratie libérale, estime Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Chronique. Quand le moment est grave, en appeler à l’Histoire. Emmanuel Macron connaît cette ficelle de l’art oratoire politique et ne s’en est pas privé, mardi 17 avril, pour son premier discours devant le Parlement européen à Strasbourg. Le jeune président français ne veut pas, a-t-il dit, « appartenir à une génération de somnambules », « une génération qui aura oublié son propre passé ou qui refusera de voir les tourments de son propre présent ». Il veut « appartenir à une génération qui aura décidé fermement de défendre sa démocratie ».
La référence aux somnambules n’est évidemment pas innocente. Les Somnambules, été 1914 : comment l’Europe a marché vers la guerre (Flammarion), c’est le titre d’un livre de l’historien australien Christopher Clark, professeur à Cambridge, publié en 2013 à la veille du centenaire du début de la première guerre mondiale. Pour Clark, les causes de la Grande Guerre ne sont pas à rechercher seulement dans l’impérialisme paranoïaque germanique, mais aussi dans l’irresponsabilité des dirigeants des autres puissances européennes, qui sans vouloir la guerre, s’y laissèrent entraîner inexorablement, incapables de maîtriser l’instabilité d’une Europe déchirée par les tensions nationalistes.

Angela Merkel et son ministre des affaires étrangères de l’époque, Frank-Walter Steinmeier, ont dévoré cet ouvrage, qui a été un immense best-seller en Allemagne ; M. Steinmeier avait même invité l’auteur à débattre à Berlin. Cette version de l’histoire avait été moins appréciée à Paris. Et on peut imaginer sans peine que la référence aux somnambules, mardi à Strasbourg, ait aussi été une façon pour M. Macron, qui aime montrer qu’il n’est pas prisonnier de l’histoire des guerres européennes, de faire un signe à la chancelière allemande, qu’il doit retrouver jeudi à Berlin.
Déconvenues
Car le moment est grave aussi pour Emmanuel Macron. Un an après son élection, le...

Autres actualités

26 - Avril - 2018

Mohammad-Reza Djalili : « L’Iran sera contraint de se rapprocher davantage de la Chine et de la Russie »

Si Téhéran rejette toute alternative à l’accord sur le programme nucléaire, il n’exclut pas une négociation sur sa politique régionale,...

26 - Avril - 2018

La guerre sans fin du Haut-Karabakh

Autoproclamé indépendant à la chute de l’Union soviétique, en 1991, cette province arménienne rattachée à l’Azerbaïdjan est au...

25 - Avril - 2018

A Washington, un dîner d’Etat à l’ambiance solennelle entre Macron et Trump

Les deux couples ont dîné ensemble en présence de nombreux ministres français et américains et de plusieurs personnalités, dont l’astronaute Thomas...

25 - Avril - 2018

L’ONU en quête d’un compromis « juste et durable » au Sahara occidental

Alors que le mandat de la Minurso doit être renouvelé pour un an, le Conseil de sécurité appelle le Maroc et le Front Polisario à des « négociations...

24 - Avril - 2018

La chute de Serge Sarkissian, en Arménie, est un mauvais signal pour Vladimir Poutine

Le dirigeant arménien a souvent été accusé de plagier le Kremlin, en transférant les pouvoirs de la présidence au poste de premier ministre. Ce...