MAIRIE DAKAR – Rivalité Apr-Ps-Afp : LA GUERRE DES TROISAURA LIEU

12 - Septembre - 2018

En faisant de Alioune Ndoye maire de Dakar, l’Apr risque de faire face lors des prochaines Locales à un cas similaire à celui de Khalifa Sall en 2014. Par conséquent du côté de Tanor comme de Macky Sall, le temps des manœuvres fait rage. Mais Moustapha Niasse aura aussi son mot à dire.
L’affaire paraît simple : révoquer Khalifa Sall et le remplacer par un pro-Benno bokk yaakaar. Pourtant dans le puzzle, Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse détiennent chacun des pièces. Une partie d’échecs dans laquelle chacune des 3 figures de proue de la coalition présidentielle veut sortir vainqueur. C’est donc le temps des grandes manœuvres.
En convoquant les maires proBby la semaine dernière, Ousmane Tanor a clairement défini ses intentions. «Alioune Ndoye ou rien», a dit le Secrétaire général du Parti socialiste d’après le journal Les Echos. En affichant une telle posture, le président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) part du postulat que Khalifa Sall doit être remplacé par un Socialiste, et de surcroît un maire Taxawu Dakar. Mais cette option aura-t-il la caution de Bby ? Si l’unité de façade entre leaders semble augurer une réponse positive, les calculs politiques en vue des Locales du 1er décembre 2019 pourraient changer la donne.
Premièrement, le président de la République n’a pas révoqué le maire de Dakar pour se retrouver avec un maire potentiel adversaire de l’Apr en 2019. Battue en 2014, l’Apr n’a pas mis en berne ses ambitions de diriger la capitale. A côté de Amadou Bâ et Abdoulaye Diouf Sarr, Mous tapha Cissé Lô s’est rajouté à la liste des prétendants apéristes pour le fauteuil de maire de Dakar.

En outre, un bref rappel historique montre que le dénominateur commun entre Alioune Ndoye et les Apéristes de Dakar Plateau se limite à la guerre contre Khalifa Sall. Ainsi, demander aux conseillers municipaux du parti présidentiel de voter pour le Socialiste n’est pas sans risque. Si Ndoye est élu, il sera difficile de lui ordonner de céder le fauteuil aux Apéristes en 2019 comme l’exigeait Mbaye Ndiaye à Khalifa Sall lors des dernières Locales. Avec un pactole de 50 milliards à gérer à la Ville de Dakar, faire de Alioune Ndoye le maire de Dakar paraît comme un renforcement d’un futur adversaire. D’ailleurs, un conseiller municipal Bby évalue le risque : «Entre Alioune Ndoye et Banda Diop, je choisis le second.»
En tout état de cause, Macky Sall pourra toujours utiliser la machine judiciaire pour neutraliser l’actuel maire de Dakar Plateau si et seulement si la Cour des comptes qui a investi la mairie de Dakar-Plateau en décembre 2017, trouve des cafards dans la gestion du Socialiste. Il se susurre que le même procédé aurait été utilisé pour faire chanter le maire de Patte d’Oie, Banda Diop, qui s’est rapproché du camp présidentiel.
Dans cette lutte pour le contrôle de la Ville de Dakar, le soutien de l’Afp à Alioune Ndoye n’est pas acquis. Les maires progressistes, élus sous la bannière de Taxawu Dakar, sont tous revenus (sauf Babacar Mbengue de Hann Bel-Air) chez leur patriarche, Moustapha Niasse. La candidature de Zator Mbaye ressemble à une sorte de trouble-fête ou est pour rappeler au sein de la coalition que l’Afp est bien présente avec deux maires : Santy Agne (Sicap-Liberté) et Pape Seck (Hlm). En jetant un regard dans le rétroviseur sur la rivalité historique entre Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, un soutien de Niasse au candidat socialiste n’est pas gagné d’avance.
Alioune Ndoye, un autre Khalifa Sall pour l’Apr
De plus, Macky Sall pourra utiliser la carte Moustapha Niasse pour faire obstacle au candidat de Tanor. En 2014, l’Afp institutionnelle était avec Benno bokk yaakaar face à Taxawu Dakar du Parti socialiste et ses alliés. Mais pour le chef de l’Etat, son cheval s’est déjà désisté pour succéder à Khalifa Sall. Abdoulaye Diouf Sarr semble mesurer les conséquences politiques d’un revers de Bby à la mairie de Dakar. A moins de 6 mois de l’élection présidentielle, le crédit du maire de Yoff risque de s’amenuiser sous les yeux du Président Sall. Le dernier exemple ne date pas de longtemps. En convaincant le président de la République de confectionner une liste lors des élections du Hcct, en septembre 2016, l’actuel ministre de la Santé s’est vu attribuer la défaite du pouvoir à Dakar. Un fait qui a failli lui coûter son poste de ministre de la Gouvernance locale.
Sur le plan politique, il a vu Amadou Ba conduire la liste de Bby aux derrière Législatives. Chat échaudé craignant l’eau froide, Diouf Sarr ne voudrait pas répéter les mêmes erreurs. Cependant, Macky Sall pourrait chambouler ses plans en le désignant candidat de Bby. Et là, le maire Bby de Yoff n’aura aucun autre choix que d’accepter la décision du chef de leur coalition.

Autres actualités

07 - Septembre - 2021

La Conférence des leaders de Yewwi Askan Wi rejette la signature « sous réserve » de Bougane Gueye

Entre la Conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi et le patron du mouvement Gueum Sa bopp, ça file tout droit vers le désamour. Réunis ce mardi en...

06 - Septembre - 2021

Covid-19 : Baisse des cas de décès et des nouvelles contaminations

Les cas de décès ont connu une baisse ce lundi 6 septembre. Cinq (5) personnes décédées de Covid-19 ont été répertoriées dans les...

06 - Septembre - 2021

Moustapha Diakhaté: « Que Macky Sall ne reconnaisse pas ce régime de putschistes à Conakry… »

L’ancien président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle, Moustapha Diakhaté est formel: «Le coup d’Etat de Guinée Conakry est une...

06 - Septembre - 2021

Dakar : un mort enregistré au cours d’une bagarre aux Hlm

Deux (2) individus, chacun armé de couteau, se sont livrés à une bagarre sans merci samedi soir, aux Hlm Rail-bi, un quartier de Dakar. L’un d’eux, qui a...

06 - Septembre - 2021

Guy Marius Sagna : "Où était Mamady Doumbouya quand le peuple de Guinée était férocement réprimé par Alpha Condé ?"

"Ceux qui rendent une transmission démocratique du pouvoir impossible rendront une transmission violente du pouvoir inévitable. Ce n'est qu'une question de temps. La preuve par la...