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Malgré les doutes, Donald Trump veut croire à la sincérité de Pyongyang

03 - Juillet - 2018

Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, se rendra de nouveau en Corée du Nord le 5 juillet afin de poursuivre les consultations sur la dénucléarisation de la péninsule.

La visite que le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo va effectuer le 5 juillet à Pyongyang, sa troisième depuis le début de l’année, s’annonce délicate. Trois semaines après le sommet historique à Singapour entre le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, le 12 juin, la dénucléarisation exigée par Washington reste pour l’instant aussi vague que la courte déclaration commune qui avait conclu la rencontre.
Au cours de la conférence de presse tenue le même jour, le président des Etats-Unis s’était montré particulièrement optimiste, assurant que cette dénucléarisation allait débuter « très rapidement ». Il avait renchéri le lendemain, en estimant qu’« il n’y a plus de menace nucléaire de la part de la Corée du Nord », affirmant même, le 21 juin, que cette dénucléarisation avait « déjà commencé ».

Autant de déclarations qui se sont heurtées, les 29 et 30 juin, à des analyses très sceptiques du renseignement américain, corroborées par un rapport confidentiel du renseignement militaire, publiées par la chaîne NBC et le Washington Post. Le renseignement avance l’hypothèse selon laquelle Pyongyang pourrait dissimuler une partie de son arsenal nucléaire à Washington dans le cadre d’une dénucléarisation en trompe-l’œil. Aucun expert américain n’est en mesure, actuellement, de comptabiliser les armes détenues par la Corée du Nord et les estimations vont du simple au triple (de 20 à 60 ogives).
Ces sources ont fait état de la poursuite, évoquée dès le 27 juin par le site Internet de référence sur la Corée du Nord, 38 North, sur la base d’images satellites, de la modernisation du centre de recherche de Yongbyon, la principale usine d’enrichissement connue. Le régime nord-coréen poursuivrait également des travaux sur un second site d’enrichissement, Kangsong, mentionné le 25 mai par l’Institute for Science and International Security, un think tank. Le sommet du 12 juin ne se serait pas traduit pour l’instant par un arrêt des opérations en cours, même si le régime nord-coréen peut faire valoir l’absence, en l’état, d’un calendrier précis de démantèlement des installations concernées.
« J’ai fait un deal »
Les doutes qu’alimentent ces rapports pessimistes rendent d’autant plus cruciale l’épreuve qui consistera, pour Pyongyang, à dresser la liste des sites liés à ses programmes nucléaires et balistiques, ce que devrait demander le secrétaire d’Etat américain au cours de sa visite. Toute volonté avérée de dissimulation de la part de la Corée du Nord jetterait le trouble sur le rapprochement en cours avec Washington. Ce dernier ne s’est pas accompagné pour l’instant d’un assouplissement du régime draconien de sanctions internationales qui pèse sur le pays.

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