Mor Ngom, ministre conseiller sur la requête de contrôle du fichier électoral «L’AUDIT DU FICHIER RELEVE DU DOMAINE ADMINISTRATIF, CE N’EST PAS POLITIQUE»
Selon le ministre conseiller Mor Ngom, l’opposition est rattrapée par son erreur d’avoir boycotté la rencontre autour du processus électoral tenue à l’issue des élections législatives de 2017. Interpellé par Sud quotidien sur la décision annoncée par les membres du Front démocratique et social de résistance nationale (Frn) d’envoyer à la Daf, le jeudi 15 novembre prochain, des experts de leurs partis pour contrôler «la tenue du fichier général des électeurs», Mor Ngom lance à l’endroit de Mamadou Diop Decroix et compagnie qu’«on ne peut pas vouloir une chose et son contraire».
«L’audit du fichier relève du domaine administratif, ce n’est pas politique. Maintenant, si l’opposition tient vraiment à auditer le fichier comme elle l’a annoncé, elle n’a qu’à s’adresser au ministère en charge des élections. Et comme le dit un proverbe wolof, tu ne peux pas laisser partir un serpent et après se mettre à fouetter sur ses traces. C’est eux (responsables de l’opposition) qui avaient pris la décision de boycotter les concertations autour du processus électoral quand on les avait invités. Ils doivent s’en prendre à eux-mêmes parce que ces rencontres étaient dédiées aux échanges sur toutes les questions liées au processus électoral, notamment les problèmes qu’ils soulèvent aujourd’hui. Ils ne doivent pas nous assommer avec ce débat autour d’un fichier.
On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Ils avaient aussi refusé d’assister à l’audit indépendant mené par un cabinet indépendant. Seule une partie d’entre eux avait accepté de participer à ce travail mené par un cabinet international. Il s’agit du même groupe qui avait pris part aux concertations et qui avait proposé les trois noms de personnes devant diriger le comité chargé de coordonner le travail d’audit parce qu’ils avaient demandé que l’administration ne préside pas ce comité. Et, c’est dans cette liste de trois personnes proposées que le chef de l’Etat a choisi l’ancien ambassadeur à la retraite, Seydou Nourou Ba. Personnellement, je ne vois pas un engagement de clarté et de transparence plus forte que cela. Maintenant, ce qu’ils sont en train de faire, c’est de la politique politicienne, on est passé par là et cela ne nous émeut pas parce qu’ils savent très bien qu’on ne peut plus voler une élection au Sénégal. Car, s’il y avait une seule possibilité de truquer les élections dans ce pays, le président Wade l’aurait fait puisqu’il n’y avait pas plus déterminé que lui à conserver le pouvoir. Pourtant, il a perdu le pouvoir à la suite d’une élection organisée par les mêmes hommes qui vont organiser la prochaine présidentielle.
En plus, tous les bureaux de vote sont identifiés. Il n’y a rien à cacher, les observateurs indépendants et la presse connaissent l’emplacement de chaque bureau de vote et les résultats diffusés à temps réel. Le débat pour moi, à l’heure actuelle, devait être la collecte des signatures. L’opposition gagnerait mieux à se focaliser sur la collecte de ses parrains et la mobilisation de ses militants pour que, le jour des élections, ces derniers puissent voter pour eux. Pour cela, j’en appelle à la sérénité de tous les acteurs politiques. Tout le monde doit savoir que le Sénégal est notre pays et sa construction ne se fera pas avec des intérêts crypto-personnels».
NDONGO DIAW, PORTE-PAROLE DU FSD/BJ : «Le combat qui vaille aujourd’hui pour l’opposition, c’est de disposer de la carte électorale»
Concernant le fichier électoral, c’était légitime que les leaders de l’opposition réclament sa disponibilité. Une fois que c’est fait en ligne, il appartient aux leaders de l’opposition d’envoyer des experts pour examiner ce fichier. Parce que, comme je l’ai dit, la confiance n’exclut pas le contrôle. Pour ce qui est de la disponibilité du fichier, s’il y a des dispositions légales, tout le monde se doit de se conformer à ses dispositions. Mais, la vérification du fichier doit porter sur deux aspects. Le premier aspect se rapporte à son unicité, le fait qu’il n’y ait qu’un seul et unique fichier. Le second aspect, c’est son exclusivité, pour que tout citoyen qui s’inscrit ait son nom dessus.
Je pense que le combat qui vaille aujourd’hui pour l’opposition, c’est de disposer de la Carte électorale, c’est-à-dire la manière dont les centres sont disposés sur l’étendue du territoire national. C’est à ce niveau que les tripatouillages et la tricherie peuvent se faire. C’est pour éviter l’existence de bureaux de vote fictifs. C’est pour cela que j’insiste sur la nécessité de la disponibilité de la carte électorale».