Nétanyahou en colère contre la Belgique

09 - Février - 2017

Nétanyahou en colère contre la Belgique

Le premier ministre belge Charles Michel a rencontré des ONG de défense des droits de l’homme en Israël. Ce qui irrite Benyamin Nétanyahou.

Voilà une colère soigneusement calculée. Dans la soirée du mercredi 8 février, le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a publié un communiqué dans lequel il annonce la convocation de l’ambassadeur belge en Israël, Olivier Belle, au ministère des affaires étrangères, pour réprimande. La raison : le premier ministre Charles Michel, en visite officielle dans le pays, a rencontré deux organisations non gouvernementales israéliennes, Breaking the Silence (« Rompre le silence ») et B’Tselem, quelques heures après avoir vu M. Nétanyahou. Sans se cacher le moins du monde, à l’hôtel King David, le plus fameux de la ville.
Une initiative, est-il écrit dans le communiqué, que les autorités considèrent « avec une extrême gravité ». « Le gouvernement belge doit décider s’il veut changer de direction ou continuer dans une ligne anti-israélienne », poursuit le texte. Il fait notamment référence à l’enquête judiciaire en cours à Bruxelles pour « crimes de guerre » après la plainte d’un collectif de familles de victimes de l’opération militaire « Plomb durci », menée par Israël fin 2008 et début 2009 dans la bande de Gaza.

Offensive sans précédent
Depuis deux ans, la droite a lancé une offensive sans précédent contre les organisations non gouvernementales défendant les droits de l’homme et documentant l’occupation en Cisjordanie. En juillet 2016, la majorité a voté une loi à la Knesset exigeant des ONG qui reçoivent la plus grande partie de leurs fonds de l’étranger de le signaler dans chacune de leurs interventions publiques. Lorsque Hagai El-Ad, le directeur de B’Tselem, a dénoncé les ravages de l’occupation devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 14 octobre 2016, certains députés ont demandé qu’il soit déchu de sa nationalité. En janvier, un projet de loi interdisant à Breaking the Silence d’organiser des événements dans les établissements scolaires est passé en lecture préliminaire à la Knesset. Aujourd’hui, M. Nétanyahou veut empêcher par la loi le financement par des gouvernements étrangers d’ONG qui porteraient « atteinte aux soldats ». Breaking the Silence est encore dans la ligne de mire.

En déplacement à Londres le 6 février, M. Nétanyahou a ainsi demandé à son homologue, Theresa May, de mettre un terme au financement d’organisations « hostiles à Israël ». Le lendemain, la ministre de la culture, Miri Regev, s’en est prise une nouvelle fois à Breaking the Silence

Autres actualités

23 - Octobre - 2018

Torture et persécution : la face sombre de l’Autorité palestinienne et du Hamas

« Nous allons te dévorer. » C’est la phrase qu’entendit le journaliste Sami As-Sai, en février 2017, peu après son transfert dans les locaux des...

23 - Octobre - 2018

En Iran, les pauvres, premières victimes des sanctions américaines

Il y a deux mois que Fatemeh n’a pas acheté de viande pour ses deux fils. Cet été, pendant un mois, cette femme de ménage de 42 ans du quartier...

22 - Octobre - 2018

Mort de Jamal Khashoggi : l’Allemagne suspend ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite

Condamnant « avec la plus grande fermeté » la mort du journaliste saoudien en Turquie, Angela Merkel a décidé de ne plus autoriser de contrats d’armement...

22 - Octobre - 2018

Décryptage Présidentielle au Cameroun : et à la fin, c’est encore Biya qui gagne

Le président sortant, 85 ans dont près de trente-six au pouvoir, a été reconduit pour un mandat de sept ans avec 71,28 % des suffrages. L’élection...

20 - Octobre - 2018

Mort de Jamal Khashoggi : qui sont les deux hauts responsables saoudiens limogés ?

Les deux hommes faisaient partie du cercle rapproché de « MBS », le prince Mohammed Ben Salman. C’est la première conséquence concrète de...