">

Rwanda : discret hommage du ministère des armées aux soldats de « Turquoise »

12 - Juin - 2019

Des photographies, un documentaire, des témoignages d’anciens soldats : ce sera un hommage, le premier du genre sur un sujet explosif. Un colloque du ministère des armées célébrera, vendredi 14 juin au Musée de l’armée aux Invalides, les 25 ans de l’opération française Turquoise au Rwanda. Celle-ci s’est déroulée du 23 juin au 21 août 1994, en plein génocide de la minorité Tutsi et de Hutu opposants au régime alors en place à Kigali, soutenu de longue date par la France.
Les tueries avaient commencé en avril et touchaient à leur fin quand les 2 500 soldats de Turquoise sont intervenus sous mandat de l’ONU, avec l’ordre de « marquer, si nécessaire par l’usage de la force, la volonté de la France de mettre fin aux massacres et de protéger les populations ». Le génocide a fait 800 000 victimes. Depuis, le drame hante la mémoire d’une armée qui, avec la France, se trouve accusée de complicité de génocide dans un âpre combat des mémoires.
L’idée de cet hommage « est partagée par tout le monde, le cabinet, les trois armées, l’état-major », assure l’entourage de la ministre Florence Parly. « Il s’agit d’aborder le sujet de façon opérationnelle, on ne fait pas de politique. » Annoncée pour ouvrir l’événement, la ministre des armées n’y sera pas, mais viendra saluer les anciens de Turquoise sans le regard de la presse. C’est l’ancien chef d’état-major de François Mitterrand, l’amiral Jacques Lanxade qui officiera. Le chef d’état-major des armées, François Lecointre, clôturera le colloque. Le général « va témoigner comme ancien capitaine de l’infanterie de marine, un commandant d’unité du Gabon engagé à Turquoise », indique son porte-parole Patrick Steiger, selon lequel « on ne peut pas dire qu’il est à l’initiative » du colloque.

Annoncé au dernier moment par la presse
« Pour la première fois, le ministère des armées se bouge pour dire que ses soldats n’ont fait que leur boulot, de leur mieux », salue l’ancien colonel Jacques Hogard, qui commandait alors le groupement de Légion étrangère. « On peut dire que la France a pu faire des erreurs au Rwanda, mais qu’on arrête de jeter des tombereaux d’ordures sur des soldats sans jamais entendre leur voix ! Tant mieux si les politiques nous ont entendus », ajoute ce membre de l’association France Turquoise créée en 2006.
Cet officier est convaincu que, parmi les électeurs qui ont manqué à Nicolas Sarkozy en 2012 pour être réélu, beaucoup relevaient d’une communauté militaire échaudée par le rapprochement tenté par l’Elysée avec le président Paul Kagamé, l’ancien chef des rebelles (à dominante tutsi) du Front patriotique rwandais.

Autres actualités

17 - Octobre - 2017

Des dizaines de combattants de l’Etat islamique tués dans une attaque de drones au Yémen

Les camps visés par les forces américaines étaient utilisés pour entraîner de nouveaux combattants au maniement de fusils d’assaut et de lance-roquettes....

17 - Octobre - 2017

Sebastian Kurz, le jeune homme pressé de la politique autrichienne

A 31 ans, le chef des conservateurs va devenir chancelier de son pays et pourrait former un gouvernement de coalition avec l’extrême droite. Sebastian Kurz, le 15 octobre. ...

16 - Octobre - 2017

Trump rend le monde encore plus dangereux

sur le nucléaire iranien illustrent à nouveau les caprices d’un président dont la marque première est l’incohérence, doublée d’un royal...

16 - Octobre - 2017

L’artiste russe Pavlenski arrêté à Paris pour avoir mis le feu à la Banque de France

Piotr Pavlenski a été arrêté à l’aube après avoir mis le feu à une antenne de la Banque de France, place de la Bastille à Paris....

14 - Octobre - 2017

Accord nucléaire : Téhéran dénonce la volte-face des Etats-Unis

Donald Trump a annoncé vendredi la « non-certification » des engagements de l’Iran, créant des incertitudes qui risquent de ralentir le rebond économique de...