1000 milliards attendus dans la CDC d’ici fin 2018: Aliou Sall serait-il le nouvel argentier de l’Etat ?

23 - Octobre - 2017

Sa puissance est de loin supérieure à celle de Karim Wade au moment où il était au pouvoir. Aliou Sall, le frère du Président de la République, est subitement monté en grade lorsque son frère a décidé de le hisser au fronton de la Caisse des dépôts et Consignations (CDC).

Or, cette caisse, avec les réformes prévues, doit servir de voie de contournement pour gérer une bonne partie de l’argent du pays, notamment celui devant servir à de gros investissements.

L’argent va ainsi transiter au niveau de la CDC avec cette nouvelle loi dont nous avions parlée, celle qui doit la transformer en société privée. Une réalité qui s’impose d’autant plus que l’information a, de loin, été démentie. Les précisions du Ministère des Finances, suite à notre article, portent plutôt sur le fait que la CDC ne va pas se soustraire aux corps de contrôle de l’Etat comme la Cour des comptes. On peut le dire, théoriquement, mais en pratique, ce sera loin d’être le cas.

Si en effet on se souvient du motif pour lequel l’ancien Présidente de l’Ofnac, Nafi Ngom Keita, avait été débarquée au profit de Seynabou Ndiaye Diakhaté, on peut bien se dire que les hauts fonctionnaires à la tête de ces structures rattachées à la Présidence vont y réfléchir à deux fois avant de s’en prendre à la CDC. Des ‘’intouchables’’ existent dans la plupart des pays africains.

Donc, si dans les textes, un contrôle est prévu, il sera manifestement inopérant du fait justement du poids du « client ».
En tout état de cause, ces corps de contrôle n’ont pas pour fonction de poursuivre, ils déposent des rapports et font des recommandations qui seront appréciées par qui de droit, lequel décidera de la suite à lui donner.

Naturellement, ce qui dérange dans cette nomenklatura de la CDC, c’est le Link qui sera ainsi fait entre la Banque de Dakar, la CDC, le pétrole et son argent attendu. Le tout entre les mains de quelqu’un qui aura la latitude d’utiliser les fonds à sa guise, en déterminant par exemple les opportunités d’investissement, le choix des projets, des partenaires, les montants, etc.

Selon ainsi les estimations faites, il s’avère ainsi que la CDC pourrait manipuler des sommes qui avoisinent les 1000 milliards d’ici fin 2018. De l’argent qui va largement servir à des investissements. A ce propos, la nouvelle Cité des Affaires qui sera érigée au niveau de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, verra la participation de la CDC en intelligence avec son homologue du Maroc.

Même l’argent des bailleurs de fonds pourrait transiter par la Caisse sans oublier les autres charges que gère Aliou Sarr, notamment celles de Maire de Guédiawaye et bien d’autres.

De haut fonctionnaire à homme d’affaires

Alors, il n’est étonnant que le frère du Président Sall soit souvent au-devant de l’actualité. Car, sous l’ancien régime de Abdoulaye Wade, les Sénégalais avaient exprimé leur aversion envers tout ce qui pourrait ressembler une dévolution monarchique du pouvoir. Ici, la stratégie est d’éviter les nominations politiques pour privilégier le transfert à un parent proche de secteurs économiques stratégiques par l’entremise d’une caisse et d’une banque qui vont travailler d’une façon intelligente.

De haut fonctionnaire, il est devenu depuis longtemps, homme d’affaires.
La société civile, au rang de laquelle Leral Askan wi de Omar Faye, s’insurge ainsi contre la privatisation programmée de la CDC.

Car, tout indique que Macky n’a confiance qu’à son frère à qui il va confier la manipulation de fonds d’investissements lourds qui intéresseront des secteurs aussi variés que les infrastructures, l’assainissement, etc. Tout va passer au niveau d’une Caisse dont le souci sera de faire des bénéfices.

C’est d’ailleurs étonnant qu’une société privée soit programmée à gérer de l’argent public. Dans ce cas, à qui va profiter les bénéfices réalisés sur des investissements qui se chiffrent en milliards ? Mystère et boule de gomme.

D’ailleurs, l’ancien DG de la CDC avait déjà fait des financements de près de 200 milliards portant sur des secteurs divers allant du solaire à la production pharmaceutique.

Pourtant, il a été débarqué au profit d’un proche du Président qui sera désormais au centre de tous les investissements à réaliser donc, certainement et pour longtemps encore, au centre de la polémique.

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