Faut-il payer 10 milliards de FCFA de frais d’honoraire aux avocats de l’Etat dans l’affaire Karim W
Faut-il payer 10 milliards de FCFA de frais d’honoraire aux avocats de l’Etat dans l’affaire Karim Wade ?
Les honoraires de l'avocat constituent la contrepartie du travail qu’il accomplit pour un client qu’il soit un particulier, une société ou un Etat. Ce travail englobe notamment l’étude du dossier et la situation juridique du client, mais aussi le temps de la représentation devant les cours et tribunaux, et si nécessaire les missions à l’extérieur. L’avocat effectue un travail intellectuelpar larédaction d’actes de procédure, des consultations, desrecherches, despréparation de réunions, et d’assistance lors d’une négociation. Les montants doivent être ainsi proportionnels à la prise en charge du travail administratif lié à la gestion du dossier, à la situation financière du client, de l’importance du litige, de son expérience, de son niveau de spécialisation, de sa notoriété et du résultat obtenu.
Et, dans le dossier de Karim Wade contre l’Etat du Sénégal, on peut se demander si les résultats obtenus par les avocats sont à la hauteur du préjudice supposée subie et déclarée tout au début de l’affaire. On nous parlait de 1000 milliards de FCFA qui auraient été détournés et cachés dans des banques françaises ou dans des paradis fiscaux. Aux dernières nouvelles, nous apprenons que l’Etat n’a récupéré que60 milliards de FCFA et encore une certaine partie de ce montant parait-il, n’appartiendrait pas à Monsieur Karim Wade, mais à ses co-accusés ou à son père Maître Abdoulaye Wade.Serait-celes avocats qui n’ont pas bien fait leur travail, en étant incapable de récupérer les 1000 milliards de FCFA ou alors serait-ce l’Etat du Sénégal qui a sciemment exagéré les montant et donc, à quel dessein ?
Aujourd’hui, nous apprenons que les avocats vont recevoir 10 milliards de FCFA comme honoraires, on peut se demander si c’est raisonnable pour un si piètre résultat ? Il faut se rappeler aussi des frais liés aux missions rogatoires effectuées par le procureur de la CREI et ses assistants à travers le monde pour traquer les fonds supposés dissimulés dans des comptes ou sociétés offshores appartenant à Karim Wade et les dépendes d’audit.
Aujourd’hui il serait intéressant qu’une commission parlementaire se penche sur ce dossier pour permettre aux contribuables sénégalais de savoir combien l’affaire Karim Wade nous a coûté et qu’au final quel est le montant exact qui a été récupéré et où est cet argent ?
On peut aisément penser que cette opération fut un échec financier et sur le plan du droit, la justice n’y a tiré aucune dividende, et aucune leçon pour la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics. S’il est vrai que le citoyen sénégalais exige la reddition des comptes chez tous ceux qui gèrent les deniers publics, les méthodes utilisées par l’Etat pour y parvenir, nous semblent incohérentes dans un Etat de droit.
L’Etat devrait reconnaître que cette cours, la CREI n’est pas adaptée à un Etat de droit et au monde moderne où nous vivons et qu’elle est utilisée uniquement à des fins politiques. Nous devrions avoir le courage de la supprimer et de créer à la place un Parquet Financier qui garantirait les droits du justiciable, mais serait plus efficace pour lutter contre les délits financiers.
C’est ce que, notre parti Un Autre Avenir propose dans son projet de programme afin de lutter contre tous les délits financiers, mais en rendant une justice juste et équitable et éviter les dérives.
Ibrahima Wade, Secrétaire général Un Autre Avenir