124 eme édition du grand Magal de Touba TOUBA, CARREFOUR DE LA FOI ET DE LA RECONNAISSANCE A L’ETERNEL

27 - Octobre - 2018

Recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké pour commémorer le jour où Dieu lui fit savoir l’achèvement ou l'aboutissement de sa mission, le Grand Magal (hommage en langue wolof) sera célébré ce dimanche 28 octobre à Touba, date correspondant au 18 du mois lunaire de Safar. Les fidèles en provenance du Sénégal, de la sous-région et de différents horizons vont affluer vers la cité religieuse. Des fidèles venus des régions du Sénégal, d’autres pays africains et du reste du monde continuent d’affluer vers la cité de Touba pour les besoins du Magal, un pèlerinage considéré comme l’un des plus grands évènements religieux du Sénégal. Cette 124 édition sera une première pour Serigne Mountakha Mbacké , 8e khalife général du fondateur du mouridisme.

La ville de Touba s’apprête à vivre ce 28 octobre la 124e édition du Grand Magal. Des millions de pèlerins venus des quatre coins du monde sont attendus dans cette cité bénie pour le grand pèlerinage religieux et observer une des recommandations majeures édictées par Cheikh Ahmadou Bamba. Terme wolof qui signifie accorder un grand intérêt ou exalter, quelques chose, le Magal est avant tout un acte qui commémore son départ en exil. Au départ, les disciples mourides voulaient concevoir la célébration du 18 Safar comme une seconde fête du « tabaski wat », ou fête du sacrifice en wolof. Mais dans les nombreux récits des hagiographes du Mouridisme, Serigne Touba, avait lui-même donné l’appellation «Magal », journée par excellence de grâce, de remerciement et de réjouissance pour magnifier les bienfaits accordés à Cheikh Ahmadou Bamba par son Seigneur.
EPREUVES ET SOUFFRANCES POUR UNE ELEVATION SPIRITUELLE
Ce pèlerinage marque le début des épreuves et souffrances endurées par le fondateur du Mouridisme durant son exil. C’est le Cheikh lui-même qui a initié cette célébration pour témoigner sa reconnaissance au Seigneur après que tous ces vœux aient été exaucés. Le Magal est donc un moment, une occasion de rendre grâce à Dieu pour avoir permis à Serigne Touba d’accéder à un grade supérieur dans la hiérarchie spirituelle. Le Saint homme avait toujours aspiré à cette élévation mystique qu’il ne pouvait atteindre qu’à travers une épreuve. Elle passait par l’exil et toutes les difficultés qu’il va affronter pendant plus de 7 ans. Cheikh Ahmadou Bamba initiera durant son séjour à Diourbel le Magal et l’a recommandé à ses fidèles. Une manière de se souvenir de ce jour béni durant lequel il a obtenu tout ce qu’il voulait de son Seigneur. « Celui pour qui mon bonheur est le sien, où qu’il se trouve, devra tout mettre en œuvre le jour du 18 Safar pour rendre grâce à Dieu, mes remerciements personnels ne pourraient suffire pour témoigner ma reconnaissance au Seigneur. », relève-t-on dans les récits rapportés à la veille des Magal. Dans cette direction, il n’avait pas manqué de demander à tous ses disciples de célébrer cette journée où qu’ils se trouvent et selon leurs moyens. Le premier acte que le Cheikh a accompli, publiquement, pour marquer la célébration de cette journée, était d’immoler un mouton et de distribuer la viande en signe de remerciement à Dieu. Le Magal constitue donc un moment pour magnifier les innombrables bienfaits que Dieu lui a accordé. Cela se traduira par la lecture du Coran, les zikr et l’accomplissement d’activités cultuelles et de dévotion.
LE « BERNDE », COMPOSANTE ESSENTIELLE DU MAGAL
Le Magal de Touba, il faut le signaler, possède un caractère multidimensionnel. Au-delà des actions de grâce, de lecture du Coran, des Khassaids (panégyriques et poèmes écrits par Serigne Touba), de récitations des éloges du Prophète Mouhamad (Psl), le Magal est également une occasion de réjouissance, une fête. La dimension spirituelle est soutenue par une dimension festive qu’on appelle « Berndel » qui est une composante essentielle du Magal. Et les pèlerins ne lésinent pas sur les moyens conformément à cette injonction du fondateur du mouridisme. « Du coq au chameau je recommande à chacun d'y investir selon ses moyens ». L'hébergement et la restauration occupe une place importante dans la célébration. Les regroupements, Dahiras et pélerins jouent aussi leur partition en préparant et en distribuant des repas aux visiteurs dans les différents lieux publics et dans les domiciles des guides religieux qui accueillent des foules nombreuses.
18 SAFAR 2018 : LE 8E KHALIFE SERIGNE MOUNTKHA MBACKE INAUGURE SON MAGISTERE
Après le rappel à Dieu du fondateur du Mouridisme, cet évènement perpétué par les différents Cheikhs et guides mobilise chaque année à Touba toute la communauté mouride et les musulmans du monde entier.
C’est au deuxième khalife Cheikh Mouhamadou Fadilou Mbacké que l’on doit cette célébration à l’unisson du Grand Magal de Touba en recommandant en 1948 aux fidéles de se rendre à Touba le jour du 18 Safar. Aujourd’hui, c’est son Serigne, Moutagha Bassirou, actuel khalife général du mouride, qui perpétue cet évènement. Tout un symbole pour le 8e khalife qui va célébrer son premier Magal à la tête de la communauté mouride. Outre la quête de spiritualité, le Magal sera un moment de rencontres et d’échanges sociales et économiques. Mais surtout pour le guide des Mourides d’aborder des questions d’actualité et de donner des directives et des orientations. Le Comité d’organisation et les Dahiras (groupuscules confrériques) seront au cœur de cette célébration avec la tenue depuis le 1er jour du mois de Safar, d’animations culturelles ponctuées par des conférences, de débats, des séminaires, des expositions, des chants religieux à travers différentes localités, des caravanes ou même des documentaires à Touba et à Dakar. Ce qui contribue à l’éducation des talibés et leur permet de mieux s’imprégner des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba.
FONDATEUR DU MOURIDISME, REVIVIFICATEUR DE L’ISLAM : Cheikh Ahmadou Bamba porteur d’une mission prophétique
Cheikh Ahmadou Bamba est né en 1853 à Mbacké Baol, localité fondée par son aïeul. Son père, Mame Mor Anta Saly, fut un grand érudit et un juge respecté par les rois et princes, et vénéré par les savants. Grand pédagogue, il devint le plus grand enseignant de sa contrée, se consacrant à cette tâche jusqu’à la mort de son père en 1882). En 1883 il fonda le Mouridisme. Son école était le lieu de rencontre de tous les juges. Son oncle maternel Mohamad Bousso fut parmi les plus grands savants de son époque. Sa mère, Mariama Bousso, plus connue sous le nom de Djaratoul-Lahi (voisine de Dieu), par sa piété et ses vertus. Le Cheikh a mémorisé le Saint Coran à très bas âge et acquis une solide formation auprès de maîtres réputés dans bien des disciplines (littérature, sciences religieuses, science mystique, exégèse, etc.) et une science d’inspiration « divine ». C’est peu de temps après le rappel à Dieu de son père, Mame Mor Anta Saly, que s’est déclenchée sa mission réformatrice, vers 1883-1884. Il va lancer un appel à l’endroit de ses adeptes dans le but de les éduquer. Il prit alors l’option du Djihad par le Savoir et la Piété quand il a réuni les élèves de son école en leur disant : « Celui qui nous avait accompagné dans le seul but d’apprendre peut aller voir ailleurs, là où il veut. Quant à celui qui cherche les mêmes buts que nous, qu’il continue avec nous dans notre nouvelle voie ».
Après un court séjour à Mbacke Baol, il partit fonder Darou Salam et Touba en 1888 pour enseigner le Coran et appliquer la tradition du Prophète, loin des attaques et des critiques des hommes. Les chefs locaux, inquiets de sa réputation grandissante, le dénoncèrent aux autorités coloniales qui commencèrent à le surveiller.
Après Darou Salam, il fonda Touba , cité de ses rêves. Malgré tout cela, les calomniateurs avaient réussi à dresser les autorités coloniales contre lui. On l’accusa ainsi de préparer une révolution armée.
D’un autre côté, le Cheikh, dans son ambition d’accéder aux plus hauts rangs parmi les hommes de Dieu, a signé un pacte d’allégeance avec le Prophète Mohamad (PSL) pour être son serviteur. Ainsi, dira-t-il : « Je signe aujourd’hui un pacte d’allégeance avec le messager nommé Moustapha Pour être à son service. Que Dieu fasse que j’honore l’engagement. »
L’exil du Cheikh et sa déportation par le colonisateur, de son pays, des siens et de ses disciples en 1895, étaient une dure mise à l’épreuve de la part de Dieu. Et cette épreuve devait servir comme escalier lui permettant d’accéder au plus haut rang des hommes vertueux et d’honorer les engagements liés à son pacte d’allégeance.
Ce qui lui avait valu une convocation pour comparaître à Saint-Louis, la capitale coloniale d’alors, dans le cadre d’un procès qui n’était qu’une sorte de complot pour l’exiler au Gabon, malgré l’absence de la moindre preuve pouvant le condamner. Mais le Cheikh avait compris très tôt de par sa perspicacité qu’il était vain de résister à la domination coloniale par des armes. Pour lui, le meilleur moyen pour les combattre consistait à miser sur l’enseignement et l’éducation des masses.
Cet exil de Cheikh Ahmadou Bamba a duré plus de sept ans, de 1895 à 1902. Après son retour d’exil, il a subi un second exil en Mauritanie où il a passé quatre ans, de 1903 à 1907. Puis, les colonisateurs l’assignent à résidence à Thiéyène, jusqu’en 1912. L’année où il sera transféré à Diourbel en résidence surveillée jusqu’à son rappel à Dieu en 1927. Il sera transporté par son premier Khalife Mouhamadou Moustapha Mbacké à Touba, la ville qu’il chérissait tant, pour le repos éternel.

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