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A Keur-Saloum Diané et environ, l’impact du PUDC dans la campagne profonde

06 - Juillet - 2017

Le "Min-miyang", petit cours d’eau qui prend sa source en Gambie, ne sera plus un obstacle à la circulation des personnes et des biens sur la distance Koutango-Keur Saloum Diané, dans le département de Foundiougne. Un ouvrage de franchissement appelé dalot, construit dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) facilite désormais les déplacements sur cet axe.

La route était jusqu’alors coupée en deux parfois par ce cours d’eau, obligeant les habitants à faire la traversée à pied.

La circulation est désormais quasi ininterrompue de Koutango à Keur Saloum Diané en passant par Ali Mbat, Hamady Guénar, Nidji, Koular, Sinthiou Bodian, Keur-Lahir Sokhna, Keur Macoumba, entre autres, grâce également à une piste réalisée par le PUDC.

D’une distance de 29,3 kilomètres, cette piste de production a coûté plus d’un milliard (1 053 939 400) de francs CFA.

"La piste est dans un parfait état. Même avec l’hivernage, il n’y aucun problème. Les populations vaquent à leurs occupations. Nous sommes aujourd’hui (samedi) un jour de marché hebdomadaire. Les gens viennent de partout", témoigne Oumar Diadame, habitant de Koular.

Sur cette terre du bassin arachidier, l’on s’adonne à la culture de l’arachide évidemment, du mil, du maïs et du riz. Une partie est destinée à la consommation, une autre est écoulée dans les marchés.

En ce début d’hivernage, les hommes ont repris les travaux champêtres. Ici ou là, l’on peut apercevoir les ânes ou les chevaux tractant les charrues.

Après Koular, cap sur Keur Saloum Diané dont le poste de santé polarise 36 villages soit une population de 21 360 habitants, selon la sage-femme.

Sur place, on consulte pour les maladies diarrhéiques qui touchent les enfants et surtout le paludisme pendant l’hivernage. Mais les fins de mois correspondent aux descentes sur le terrain. Dans le jargon technique, cela s’appelle la stratégie avancée.

Selon la sage-femme du poste de santé, "l’objectif consiste à aller dans les villages situés à plus de 5 kilomètres du poste-centre".

"Nous faisons des consultations prénatales, post-natales, du planning familial, de la vaccination et parfois même des accouchements", explique Khoudia Ndao, en poste depuis 5 ans.

Les déplacements ne sont pas toujours faciles à cause de l’absence de bonnes pistes. Mais avec la réalisation du tronçon Koutango-Keur Saloum, les choses s’améliorent sur certaines parties de la zone, se réjouit la sage-femme.

"La réalisation de la piste facilite bien sûr nos déplacements dans les villages. Les évacuations se font facilement. Elle nous permet de préserver notre matériel automobile. Figurez-vous qu’en 5 ans, nous avons changé d’ambulance à deux reprises. Je ne peux être affirmative, mais elles ont été peut-être endommagées par le mauvais état des pistes", souligne Mme Ndao.

Mais aux yeux de la sage-femme, il en faut plus encore. "Nous saluons cette amélioration, mais voulons par exemple une piste jusqu’à Dramé Ibra, distant de Keur Saloum Diané de 15 km. Ce serait une bonne chose dans le cadre de nos stratégies avancées".

Les objectifs du volet pistes rurales du PUDC sont la construction et /ou la réhabilitation de 1625 km au niveau des zones les plus enclavées du pays.

Le programme a entrepris la construction de deux séries de travaux portant sur un linéaire de 790,81 Km, dont 424,62 km déjà ouverts à la circulation permettent le désenclavement de plus de 491 villages, indique un document du programme.

Après Keur Saloum Diané, le voyage se poursuit dans les profondeurs du département de Foundiougne, sous les anacardiers et autres arbres géants jusqu’à Toubacouta.

Une fois sur le bitume, la distance est avalée en une dizaine de minutes jusqu’à Sokone, d’où une piste conduira jusqu’au village de Tallène, dans la commune de Diossong.

Ici encore, le PUDC a réalisé un forage d’une capacité de 240 m3/heure et polarisant 9 villages, avec un réseau d’adduction d’eau de 25 kilomètres.

L’ouvrage permet d’abreuver un cheptel estimé à 5.300 têtes. Les autorités locales ont affecté une surface de 5 hectares pour permettre aux femmes de faire du maraîchage.

Pour Rocky Kébé, la jeune génération de la zone a désormais à sa portée toute sorte de commodité. "L’eau est disponible, l’électricité est là. Il y a les machines pour moudre ou décortiquer", explique-t-elle.

Et de rappeler : "En notre temps, il fallait se lever très tôt le matin, aller chercher de l’eau. Il fallait ensuite piler le mil et aller au champ. Les choses ont changé. Les femmes ne subissent plus cette corvée".

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