A quelques jours de la tabaski : Fortes transactions dans les banques !

06 - Septembre - 2016

A quelques jours de la tabaski : Fortes transactions dans les banques !

Commémorant le geste d’Abraham, à qui Dieu avait ordonné le sacrifice de son fils, la fête de l’Aïd El Kabîr, communément appelé Tabaski au Sénégal, occupe, depuis quelques jours, l’esprit de tous les musulmans du pays. A moins d’une semaine de cet évènement religieux, les transactions vont bon train dans les banques et autres points de transfert d’argent.

Le mouton, les condiments, les nouveaux vêtements de la femme et des enfants, leurs coiffures, leurs chaussures, les parures, entre autres. Ces dépenses à l’infini font de la Tabaski une fête particulièrement dure pour la bourse des pères de famille. Une situation qui nécessite des transactions au niveau des banques et agences d’envoi et de retrait d’argent. Dans ces structures financières, l’on note beaucoup de mouvements en cette veille de la fête du mouton. Car, informe-t-on, les Sénégalais de la diaspora ou même des nationaux, qui sont venus travailler en ville pour faire parvenir de l’argent à leurs familles et leurs proches, passent par elles pour les garanties de sécurité, de rapidité et de fiabilité qu’elles offrent. Toutefois, en période des fêtes comme l’Aïd El Kabîr, le travail accuse un petit retard à cause des flux importants de retrait ou d’envoi.

C’est en tout cas la situation qui prévaut dans pratiquement toutes les structures bancaires au grand dam des clients. 10h 35 minutes, nous sommes devant une banque sise sur les deux voies de Sacré-Cœur. Ici, la salle d’attente est trop petite pour contenir les clients qui viennent déposer, retirer ou envoyer de l’argent. «Je suis venue depuis 8 heures pour retirer de l’argent. Mais j’ai trouvé sur place des dizaines de clients qui sont venus pour les mêmes raisons», se désole Adji Maguette Ndiaye. Cette fonctionnaire, la quarantaine environ explique cette situation par la fête de la Tabaski. «Chaque année, la situation est pareille. D’ailleurs, c’est pour éviter le rush que j’avais décidé de venir tôt. Mais, je vais encore patienter. Ce sera bientôt mon tour», ajoute cette dame habitant Ouakam. A l’en croire, l’argent est très utile en cette période de forte demande. «Il y a des besoins qui ne peuvent pas attendre jusqu’à la veille. C’est pourquoi, nous voulons retirer une somme afin de faire certaines dépenses surtout pour les affaires des enfants», conclut-elle.

Retrouvée devant la porte de la banque, Sokhna Fall dit avoir éprouvé d’énormes difficultés pour accéder à la salle d’attente afin de prendre tranquillement son ticket. «Comme vous le constatez, la salle est déjà pleine. Il n’y a plus de chaises disponibles pour les clients. C’est pourquoi, je me suis mise dehors en attendant que la situation se décante», déclare-telle.

Les minutes passent, les files d’attente ne cessent de grossir au point que certains clients, munis de leurs numéros, attendent dehors le temps que les plus chanceux effectuent leur transaction et libèrent des places pour pouvoir rejoindre la salle d’attente et à leur tour faire la queue jusqu’à la transaction qui les amène.

Des désagréments dans le réseau

Autre endroit, même constat. Nous sommes à devant une autre banque sur l’avenue Cheikh Anta Diop. Malgré la forte température caniculaire à cette heure de la journée, les entrées et les orties sont fréquentes. Ibrahima Leye est jeune étudiant. Donnant les raisons de sa venue sur les lieux, il explique : «C’est mon papa, établi en Europe qui m’a envoyé de l’argent pour les besoins de la Tabaski», lance-t-il, en souriant. Non sans déplorer le rush enregistré dans cette structure ralentissant les affaires à l’intérieur. «J’ai fait plus d’une heure pour attendre mon tour. Mais les transactions sont très lentes. C’est pourquoi, je suis sorti prendre de l’air en attendant mon tour», ajoute-t-il.

Le problème, ici, ce n’est pas seulement lié à un manque d’espace. C’est aussi les blocages récurrents occasionné par le problème de réseau. C’est en tout cas ce qu’ont fait savoir les quelques clients rencontrés dehors. «La caissière nous a informé qu’ils ont un problème de réseau dû au nombre important de transactions depuis quelques jours. Nous serons obligés d’attendre encore en attendant que leur technicien règle le problème», soutient un homme à l’âge mûr requérant l’anonymat. A l’en croire, ces genres de dysfonctionnements sont compréhensibles surtout en cette période de forte demande. Tout le contraire de Ndeye Coumba qui estime ne pas comprendre la situation. Drapée dans sa taille basse en wax, cette dame, derrière ses lunettes claires, s’interroge : «A chaque fois, ils pointent du doigt le réseau. Moi, je dis que ce n’est pas une raison valable pour retarder les gens comme ça. S’ils savent que c’est toujours le même problème, pourquoi ne pas prendre les dispositions bien avant». Très en verve, cette habitante de Fann Résidence déclare que ces genres de couacs ne sont notés qu’au Sénégal. «Je ne suis pas d’accord quand on me dit que le client doit faire preuve de compréhension en période fête. Le client est roi. Alors, fête ou pas fête, on devrait effectuer vite la transaction pour lui afin qu’il puisse vaquer à ces autres occupations, parce qu’il en a beaucoup. Cela ne se passe que dans notre pays», ajoute-t-elle.

La situation est quasi identique dans les points de transfert d’argent où c’est déjà l’effervescence. «Alhamdoulilah, les affaires marchent petit à petit. Les clients commencent à venir faire leurs transactions à l’occasion de la fête de tabaski», se réjouit Fatou, gérante d’un point Joni Joni, sis à la Sicap Amitié 3. Le sourire aux lèvres, cette jeunes dame, préoccupée à discuter avec un client, ajoute : «Nous sommes très fatigués. On s’assoit durant toute la journée. Parce que nous connaissons un regain de sollicitations. Les Sénégalais doivent envoyer de l’argent à leurs familles et d’autres retirent l’argent qu’on leur a envoyé. Ces gérants de ces points de transfert disent également être confrontés à des problèmes de réseau. Une situation qui, selon Fatou, ralentit les chiffres d’affaires. «Vous savez, c’est grâce à la connexion que nous parvenons à faire notre travail. Et il arrive des moments où elle devient saturée. Dès fois même, on peut rester toute une journée sans connexion. Ce qui nous pose beaucoup de désagréments», se désole-t-elle.

A quelques mètres, un autre gérant de multiservice situé sur l’avenue Bourguiba raconte le même calvaire. «Depuis quelques jours, nous recevons beaucoup de clients contrairement aux jours ordinaires. Les transactions se font tranquillement», dit Modou. Seulement, regrette notre interlocuteur, «c’est le réseau qui pose parfois problème. Mais, c’est une situation compréhensible et c’est pratiquement au niveau national». Ce gérant d’un point «Wari» précise que beaucoup de clients sont attirés par les promotions. «Actuellement, tous les réseaux font des promotions de Tabaski. Et, espérant faire partie des heureux gagnants, certains n’hésitent pas à envoyer ou retirer de l’argent. Je pense que c’est ce qui attire la clientèle», renseigne-t-il.

Du côté des clients, les commentaires vont bon train. «J’ai choisi les ‘’mobile-bank’’ de par leur rapidité, pour envoyer de l’argent à mes parents sont dans la Fouta. Mais là, ça commence à devenir inquiétant. J’ai fait le tour de quelques points, mais c’est le même refrain. On me dit qu’il y a un problème de connexion», fait savoir Demba Sow.

Les clients n’ont pas également fustigé l’insécurité qui règne devant les structures financières et surtout au niveau des Guichets automatiques de banque (Gab). «Il y a des faiseurs de mal dans les banques. Il y en a qui ne sont là que pour déplumer les vaillants Sénégalais. Il faut que les structures renforcent leur système de sécurité afin que les gens font leurs transactions dans la quiétude», conseille El Malick Sarr. Ce banquier en retraite ajoute dans la foulée que ces moments de précipitation et qui-vive sont profitables à ces pickpockets et agresseurs.

En tout cas, même si bon nombre de Sénégalais disent ne pas voir l’argent circuler, les banques et bureaux de transferts d’argent sont pris d’assaut à quelques jours de la fête du mouton.

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