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Abdoulaye Bathily : « si les conclusions des assises et de la Cnri avaient été appliquées... »

01 - Juin - 2019

Abdoulaye Bathily n’est pas convaincu par la démarche prise pour le dialogue national. s’exprimant lors de la cérémonie de dédicace du livre ’’Amadou Makhtar Mbow, une vie, des combats’’ de l’écrivain sénégalais Hamidou Anne, hier vendredi, 31 mai, l’ancien président de la LD/MPT estime que « si les conclusions des assises nationales avaient été appliquées, le Sénégal n’aurait pas besoin de dialogue national ».

« Si les conclusions des assises nationales et de la CNRI (Commission nationale de réformes des Institutions) avaient été appliquées, le Sénégal serait en paix avec lui, avec ses voisins et suffisamment préparé pour son rôle dans le monde », a regretté l’historien et ancien chef de file, pendant 29 ans, de la Ligue démocratique (LD).

Or, la commission cellulaire, chargée de conduire le dialogue au niveau du cadre de concertation sur le processus électoral, installée hier, a ainsi fixé son cap par la voix de son président le Général à la retraite, Mamadou Niang, ancien ministre de l’Intérieur et ancien président de l’Observatoire national des élections (ONEL) : « Nous endossons donc une lourde responsabilité avec humilité certes mais non sans détermination ; détermination adossée à nos valeurs sociétales, à notre loi fondamentale et à toutes les règles de conduite qui en découlent. Parmi les idées fortes de ces règles de conduite, trônent deux (2) devises, la deuxième subséquente de l’autre est chargée de la défendre. Il s’agit pour la première devise : ’’Un Peuple, un But, une Foi’’. Nous ne sortons pas de ce cadre, c’est ça qui nous unit, qui nous interpelle tous. »

Le président de la CNRI, Amadou Makhtar Mbow, a remis le rapport final de la commission conduite par son équipe et lui, et leur projet de Constitution, au chef de l’Etat, Macky Sall, en février 2014. Entre autres points saillants, lesdits documents recommandaient que le chef de l’Etat, une fois élu, démissionne de la tête de son parti. En outre, pour la régulation du champ politique, la CNRI proposait dans son rapport, la création d’une Autorité de Régulation de la Démocratie (ARD) dont la mission sera de contrôler et de superviser l’ensemble du processus électoral, en assurant « le contrôle de la régularité du fonctionnement et du financement des partis politiques, la vérification du financement des campagnes électorales ». La CNRI avait également fait des propositions pour limiter la pléthore de partis politiques et la tenue de concertations « régulières » entre les acteurs du jeu politique.

En outre, d’autres thèmes étaient axés sur le recentrage de l’Etat autour de ses missions régaliennes ; la consolidation de l’Etat de droit ; l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire ; le renforcement de l’indépendance de la justice, l’approfondissement de la démocratie représentative et participative. Mais aussi, le renforcement de la décentralisation et de la déconcentration, la territorialisation des politiques publiques.

A l’initiative du Front Siggil Senegaal (« Sénégal debout » en wolof), un regroupement de forces d’opposition, et présidées par le professeur Amadou-Mahtar Mbow, ancien directeur général de l’UNESCO, les assises nationales du Sénégal avaient rassemblé, entre le 1er juin 2008 et le 24 mai 2009, plus d’une centaine d’acteurs de la vie publique sénégalaise, représentants de partis politiques, de la société civile et personnalités diverses.

En l’absence du Parti démocratique sénégalais (PDS) autour du président Abdoulaye Wade alors au pouvoir, les travaux avaient abouti à la rédaction d’un rapport de synthèse d’une cinquantaine de pages abordant la plupart des problèmes auquel le pays est confronté (droits de l’homme, corruption, boulimie foncière, etc.) – de fait un bilan assez sombre – et d’une Charte de la gouvernance démocratique qui jette les bases d’un développement durable et se veut un référentiel pour l’avenir.

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