Affaire Khalifa Sall : PAPE DIOP DEVOILE SA CAISSE D’AVANCE – «Je l’ai utilisée de la même manière que Khalifa»

17 - Mai - 2017

Affaire Khalifa Sall : PAPE DIOP DEVOILE SA CAISSE D’AVANCE – «Je l’ai utilisée de la même manière que Khalifa»

Pape Diop brise le silence dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Le président de Bokk gis gis disculpe son successeur et parle d’«acharnement» du régime de Macky Sall à l’égard de Khalifa Sall en prison depuis 2 mois. Accroché hier en marge du point de presse de Manko taxawu senegaal, le leader de Bokk gis gis invite les Dakarois et les chefs religieux à témoigner en faveur de Khalifa.
Depuis le début de cette affaire, on ne vous a pas entendu sur la gestion de la caisse d’avance de la Ville de Dakar qui a abouti à l’emprisonnement du maire Khalifa Sall. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je pense que la caisse d’avance de la Ville de Dakar constitue des fonds politiques. La pression que subit le maire de Dakar n’est comparable à aucune autre pression d’une institution. Elle est plus importante que celle exercée sur le président de l’Assem­blée nationale qui reçoit 50 millions tous les mois en guise de fonds politiques. Pour le maire de Dakar, c’est 30 millions. J’ai été maire de Dakar pendant 7 ans (de 2002 à 2009). Tous les jours, je commençais par examiner les différentes demandes qui affluaient. Et la caisse d’avance est largement en deçà des attentes des populations de Dakar. Ce n’est pas Khalifa Sall ni Pape Diop ni Mamadou Diop qui ont institué cette caisse d’avance. La caisse d’avance de la mairie de Dakar a été instituée par je ne sais quel maire parce que cela fait très longtemps. Sous ce rapport, Khalifa Sall est un détenu politique comme le constate tout le monde pour les raisons liées à sa candidature à la Présidentielle de 2019. Qui veut noyer son chien l’accuse de rage ! Le régime ne voulait pas que Khalifa Sall s’allie avec l’opposition aux Législatives. Malheureusement, c’est peine perdue.
Donc les accusations de détournement de deniers publics entre autres délits ne sont pas fondées ?
C’est inacceptable ! Ce n’est pas fondé. Khalifa Sall aurait dû dire que la caisse d’avance ne suffit même pas pour régler les problèmes des populations pendant 10 jours.
Vous utilisiez cette caisse de la manière dont le fait Khalifa Sall aujourd’hui ?
Oui. Tous les matins, on a au moins une cinquantaine de demandes. Et sur ce nombre, presque toutes les demandes sont fondées. Arbitrer les de­mandes au niveau de la caisse d’avance est très difficile. J’ai été aidé par les fonds politiques de l’Assemblée nationale pour pouvoir prendre en charge les problèmes des Dakarois (Ndlr : Il cumulait les fonctions de maire et de président de l’Assemblée). Si on tient compte des cérémonies religieuses auxquelles le maire doit agir, ce n’est pas seulement à Dakar, mais dans tout le Sénégal. Les chefs religieux, à l’occasion des cérémonies, adressent des correspondances au maire de Dakar.
Pourquoi avez-vous gardé le silence depuis le début de cette affaire ?
J’étais absent de Dakar depuis longtemps. Lorsqu’on arrêtait Khalifa, j’étais à Salémata. Je n’ai pas eu l’occasion d’en parler. Cependant, j’ai été le premier homme politique à demander un permis pour rendre visite à Khalifa Sall. Malheureusement, ce permis m’a été refusé. Après, quelques leaders politiques ont été autorisés à le visiter. Khalifa Sall doit continuer à garder le cap. C’est ce message que je lui lance parce qu’on s’est parlé avant son arrestation. Je lui ai témoigné de mon soutien. Je lui ai dit que ce n’est pas encore la fin du monde. Il n’a qu’à tenir bon parce qu’il est du côté de la vérité.
C’était quoi le prétexte de ce refus sur le permis de visite ?
Je ne sais pas. Un de mes responsables qui est avocat, Me Diaw, est allé voir le doyen des juges à l’époque pour lui demander la raison. Il lui a dit qu’il a reçu des instructions.
Par rapport à votre gestion de la caisse, Mbaye Ndiaye a dit que si vous et Mamadou Diop n’étiez pas inquiétés, c’est parce que vous apparteniez au pouvoir. Ce qui n’est pas le cas de Khalifa Sall qui est un opposant au régime…
Mbaye Ndiaye raconte des histoires. Je ne peux pas répondre à cela. Les Dakarois auraient pu témoigner par rapport à la caisse d’avance en ce qui concerne Khalifa Sall. Beaucoup de chefs ­religieux auraient pu témoigner de l’action menée par le maire de Dakar en direction des cérémonies religieuses. Je pense qu’un maire de Dakar ne peut pas avoir des ressources pour pouvoir faire face aux nombreuses demandes qui lui sont adressées de façon journalière. Cela veut dire que les propos de Mbaye Ndiaye n’intéressent pas les Dakarois et les Sénégalais.
Certains jugent léger cet argument de Khalifa Sall selon lequel la caisse d’avance a toujours fonctionné de la sorte…
Je ne suis pas d’accord. Cette caisse d’avance, c’est pour faire face aux nombreuses demandes qui lui sont adressées. Je rencontre beaucoup de gens à travers le Sénégal qui me disent : «A l’ occasion de telle manifestation, je vous ai adressé une demande et j’ai reçu 500 mille francs.» Je parle de personnes qui sont hors de Dakar. Ces gens me sont témoins. Donc, cette caisse d’avance dépasse Dakar.

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