Al Amine a été le porte-parole de la confrérie pendant 60 ans

23 - Septembre - 2017

Porte-parole, khalife général des Tidianes, Al Amine a été un Cheikh rempli de provisions pour la famille Sy. Simple et disponible, ouvert et disert malgré sa haute positon hiérarchique dans l’establishment de Tivaouane du fait certainement de sa longue pratique des relations publiques, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, par la volonté divine, a vraiment définitivement «grandi» pour reprendre le qualificatif de son défunt homonyme «Dabakh». C’est le titre de «disciple» que le défunt khalife général des Tidianes aura toujours préféré. Aux guides religieux qui font asseoir à terre leurs disciples, alors que des chaises sont disponibles, n’a-t-il pas toujours signalé «la non-conformité de pareil comportement à la tradition mahométane». Aziz «Sénior», comme il aimait s’appeler lui-même par plaisanterie, a été la cheville ouvrière de la famille de Maodo. Très tôt, son père, Serigne Ababacar Sy, l’avait choisi comme son bras droit. Suivi de Dabakh. Quand celui-ci fut rappelé à Dieu, Serigne Mansour Sy «Borom Daradji» et Serigne Cheikh Tidiane Sy confirmèrent leur frère cadet à ce poste.
C’est par la suite que El Hadji Abdoul Aziz Sy Malick l’a officiellement désigné porte-parole de la confrérie tidiane du Sénégal. Après le décès de celui-ci, il sera maintenu à sa fonction par «Borom Daradji» et «Al Makhtoum». Le défunt khalife général des Tidianes est l’initiateur du Coskas, «Mouvement permanent d’avant-garde de la famille Sy», créé en 1968 pour assurer le service d’ordre du Gamou. Confronté à l’époque à la révolte des étudiants et des travailleurs, le gouvernement ne pouvait pas envoyer suffisamment d’agents de sécurité à Tivaouane. C’est alors que Al Amine et son ami, Ibrahima Samb, un moukhadam (grand érudit), eurent l’idée de monter une structure de veille, composée de 80 jeunes. On pourrait affirmer sans risque de se tromper que Serigne Abdou Aziz «Al Amine» est l’un des principaux acteurs de l’unification de la famille de El Hadji Malick Sy, divisée en plusieurs chapelles.
Le dernier sermon de Al Amine
La 115e édition du Gamou de Tivaouane, célébrée le 11 novembre 2016, a été l’occasion pour le défunt khalife Serigne Abdou Aziz Sy «Al Amine» de délivrer son dernier sermon aux Sénégalais. Il avait demandé à ses compatriotes «de se ressourcer aux enseignements du Prophète Mouhamed (Psl)» pour faire face à «la crise des valeurs au sein notamment des jeunes en crise de repères». «Le Prophète Mouhamed, bréviaire pour la Oummah islamique», thème de la 115e édition du Gamou de Tivaouane, a été l’occasion pour le défunt khalife général des Tidianes, durant la traditionnelle cérémonie officielle du Gamou, de diagnostiquer «le mal être de la société sénégalaise et fustigé la crise des valeurs au sein notamment des jeunes en crise de repères».
Serigne Abdou Aziz Sy «Al Amine» s’est offusqué : «Nous traversons une crise des valeurs très aiguë. Aujourd’hui, la discussion a cédé la place au pistolet et au couteau. On tue pour un oui ou un non. C’est inacceptable dans un pays comme le nôtre.» Solution : il prône «l’éveil des consciences consciences et un retour aux fondamentaux de la religion musulmane d’autant plus que le mal du siècle se résume à la course effrénée vers le matériel, le goût pour la richesse, l’argent au centre de toutes les préoccupations qui priment sur les valeurs sociétales et constituent le lit des multiples formes de déviance dans la société sénégalaise. Le monde baigne dans un obscurantisme et une dégradation continuelle des mœurs».
Par ailleurs, le défunt khalife général des Tidianes a toujours regretté «la montée en flèche de la violence et la criminalité et préconisé le dialogue et le retour aux valeurs religieuses pour retrouver la sérénité dans la société». Au final, il avait offert en exemple la vie du Prophète Mohammad (Psl) comme la «clef de solution pour une stabilité sociale et un équilibre économique». Non sans prêcher le culte du savoir et de la formation qui sont des piliers fondamentaux dans l’éducation religieuse de la jeunesse. Dans sa vie, «Al Amine» s’est aussi toujours préoccupé de «l’unité des familles religieuses» en les invitant à «s’unir autour des autorités étatiques pour garantir la sécurité, prévenir la violence, les massacres gratuites qui prennent des proportions angoissantes dans ce pays où les gens feraient mieux d’éviter les altercations, les déchirements dans les milieux de tout bord». Il n’avait pas caché sa peine face aux crimes crapuleux commis sans scrupule dans la société sénégalaise.
Au-delà, le religieux avait regretté la pléthore de partis politiques dans un petit pays comme le Sénégal. Alors que «souvent ils ont recours au chantage, à la violence verbale pour être servis, il avait appelé les hommes politiques à savoir raison garder». Il avait recommandé aux uns et aux autres «de soigner les prises de parole en public». Le message de Serigne Abdou avait été conclu par un appel fort aux jeunes pour «un nécessaire retour au travail de la terre pour une certaine catégorie de jeunes, experts dans l’errance avec leur soi-disant petit commerce». Lors de la prière de l’Aïd el Kébir, Al Amine avait fait un vibrant et puissant plaidoyer en faveur de la protection de la minorité musulmane de Birmanie, les Rohingyas, livrés à la junte militaro-bouddhiste qui administre l’Etat du Myanmar. Que sa volonté soit faite !

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