Alain Gomis, réalisateur : « Félicité est un hommage à la dignité de nos concitoyens »

02 - Mars - 2017

Alain Gomis, réalisateur : « Félicité est un hommage à la dignité de nos concitoyens »

Le réalisateur sénégalais, Alain Gomis, déjà lauréat de l’Etalon d’or en 2013, n’a pas caché sa satisfaction au regard du nombreux public venu assister à la projection de son film. « Félicité », en compétition officielle dans la catégorie long métrage du Fespaco, est, selon lui, un film sur la dignité, un hommage à nos concitoyens et à tous ceux qui se battent tous les jours.
Vous participez pour la deuxième fois au Fespaco, après avoir été primé Etalon d’or. Est-ce que vous êtes aussi confiant qu’en 2013 ?
Aujourd’hui, la logique est tout à fait différente. Le fait d’avoir une projection dans une salle complètement remplie, c’est déjà quelque chose de gagné. C’est le prix de 2013 qui nous a permis de réussir à mobiliser autant de monde. Aussi, le but ce n’est pas le fait qu’on gagne ou qu’on ne gagne pas.
Quel message avez-vous voulu faire passer à travers votre film ?
Nous avons voulu raconter une histoire pour parler un peu de la difficulté quotidienne de cette femme qui se bat pour son quotidien, parler de cette femme droite et digne. C’est un film pour nous sur la dignité, pour rendre hommage à nos concitoyens, à tous ceux qui se battent tous les jours et qui sont pour nous les véritables héros.
Parlez-nous de votre actrice principale ?
Je suis très content d’avoir rencontré Vero Tshanda, qui est l’actrice principale du film. C’était son premier rôle. On a eu la chance de la rencontrer sur un casting. On a fait des répétitions avec Delphine Daull et Sylvie Kandala qui nous ont aidé à la coacher. Pour moi, elle a un grand avenir dans le cinéma, parce qu’elle a une sorte de force, de puissance et d’intelligence de jeu. Vero a vraiment agi en comédienne. Elle n’est pas le personnage dans la vie encore moins une chanteuse. C’est la chanteuse du groupe, Muambuyi, qui a accepté de prêter sa voix. Elle a appris à chanter, à danser et à interpréter ce rôle de comédienne.
Qu’en est-il du choix de l’orchestre de Kinshasa ?
Il s’agit d’un orchestre symphonique qui a été mis en place par Armand Wabasolele Dianienda, il y a presque 20 ans de cela. Je l’ai découvert à travers un documentaire qui s’appelle « Kinsahasa Symphonie ». Lorsqu’on a commencé à travailler sur le film, j’ai voulu les rencontrer. Maintenant, quand je les ai rencontrés, j’ai trouvé cela tellement fort, tellement puissant, que j’ai voulu qu’ils soient dans le film comme une autre façon de le raconter. Ils sont dans le film comme un chœur, ils introduisent le film et nous permettent parfois de prendre un peu de recul et de voir les personnages avec un peu plus de distance.
Parlez-vous de votre proximité avec vos acteurs…
Le cinéma, c’est une histoire d’émotion. J’essaie de faire vivre au spectateur quelque chose comme s’il était là lui-même. Cette espèce de proximité que je recherche avec mes acteurs, c’est notre zone de confiance pour qu’ils nous acceptent dans leur zone de sécurité. J’essaie juste de transmettre l’émotion.
Comment est venue l’idée de faire ce film en Rdc, à Kinshasa ?
C’est au moment où j’ai entendu la musique Kasaï Allstars. Je l’écoutais depuis plusieurs années, puis un jour, j’ai vu une vidéo de la chanteuse Muambuyi. Alors que j’étais en train d’imaginer une histoire qui se passait à Dakar, je me suis dit qu’il y avait là ce personnage porté grâce à cette musique, cette modernité mélangée avec la musique traditionnelle folklorique.

A un certain moment, on a l’impression que le cadrage était en train de balancer. Est-ce que c’est fait à dessein ?
Bien sûr. Il s’agissait d’être au plus proche de ce qu’on filmait, de ne pas plier ce qu’on était en train de prendre à la caméra. Mais, c’était à la caméra de se plier à ce qui se passait. Donc, on a essayé de donner le maximum de liberté sur des scénarii et des scènes écrits. Mais, l’idée, c’était aussi de pouvoir utiliser tout ce qui se passait, y compris les accidents, de donner la liberté aux comédiens, de faire en sorte qu’il y ait de l’improvisation pour qu’ils puissent être naturels le plus possible. Je ne suis pas Kinois. Je suis venu avec une histoire et j’ai laissé aux comédiens le soin de l’adapter à leur façon.
La femme est au centre du film. Est-ce qu’il s’agit d’une manière de lui rendre hommage ?
Dans le monde entier, ce sont les femmes qui portent les familles et qui ont la charge des enfants de façon quotidienne. Donc, c’est un hommage justifié. En vérité, c’est elles qui tiennent les piliers de nos sociétés, de nos familles.

Autres actualités

25 - Janvier - 2020

La 4e édition du festival transfrontalier "Niumi Badiya" veut contribuer au tourisme durable

Le festival transfrontalier sénégalo-gambien "Niumi Badiya", dont la 4e édition a démarré vendredi à Toubacouta (Foundiougne), compte contribuer à...

18 - Janvier - 2020

Les bibliothécaires invités à intégrer les langues nationales dans leur travail

La présidente de la Fondation de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Mariétou Ndiongue, a estimé, vendredi, que les bibliothécaires,...

06 - Janvier - 2020

La communauté maure dévoile son patrimoine culturel à Koungheul

L’occasion a été donnée à la communauté maure de Koungheul (centre) de dévoiler son patrimoine culturel lors de la cinquième édition...

28 - Décembre - 2019

Kaffrine : Les acteurs culturels invités à se ressourcer au patrimoine local

Le préfet de Kaffrine (centre), Amadoune Diop, a invité vendredi, les acteurs culturels du département à davantage se ressourcer sur le patrimoine local pour permettre...

24 - Décembre - 2019

Un final rythmé pour le festival "Xeeman Jong fa Fadiouth"

La deuxième édition du festival pour l’émergence de Joal-Fadiouth, "Xeeman Jong fa Faajut" en langue nationale sérère, a été...