Allons-nous droit au mur ?
Il y a une quinzaine de jours, notre ministre du fric était tout zen. A qui voulait l’entendre, Amadou Ba disait qu’il n’avait cure de la tension budgétaire soulevée par le représentant du Fonds monétaire internationale, et que cette tension était même voulue par le Sénégal.
Ah bon ? Et pourquoi diable ? Et le zazouman de la Médina de donner des cours là-dessus : «Lorsqu’on décide de gérer comme le souhaite le Président de la République, dans la rigueur et la transparence, on fait face forcément à des difficultés dans certaines structures.
Ainsi, l’Etat du Sénégal a délibérément opté pour cette situation face à certains défis qu’il se devait de relever, lesquels demandent des sacrifices qui ne peuvent pas ne pas influer sur la trésorerie. Ainsi, face à la menace de hausse des prix du carburant et de tout ce qui est produits pétroliers qui représentent 20% des recettes de l’Etat, ce dernier a décidé d’injecter de l’argent pour stabiliser les prix en lieu et place de bloquer les prix «comme l’a voulu le Président de la République », ce qui découle forcément sur des tensions budgétaires.
Une idée lumineuse donc de Big Mac (comme disent les rappeurs) que lui, Ba, n’a fait qu’exploiter, sauf que la couleur du bleu ne parait pas la même chez les économistes.
Pour le Professeur Meissa Babou par exemple, nous sommes plutôt criblés de dettes et bientôt nous ne pourrons plus joindre les deux bouts malgré les fanfaronnades :
«L’Etat du Sénégal doit 83 milliards de Francs Cfa aux enseignants. Il doit aussi aux écoles privées, depuis 18 mois, 16 milliards de francs CFA et, récemment, il avait même signé une avance de 3 milliards multipliée par deux qu’il ne peut même plus payer.
Et d’ajouter que «les réfutations » n’y feront rien, et qu’ il vaut mieux accepter le fait que le Sénégal est effectivement dans une grande tension budgétaire qui peut nous mener vers une rupture de trésorerie.»
Ah ces élections à n’en plus finir…. ! Ah ces alternances ennemies et onéreuses !