Aly Kheury Ndaw publie un livre sur l’histoire de la Médina de Dakar
Le journaliste Aly Kheury Ndaw, ancien rédacteur en chef du quotidien sénégalais Le Soleil, vient de publier chez L’Harmattan-Sénégal le livre intitulé "Histoire de la création de la Médina de Dakar" (252 pages), aujourd’hui l’un des plus grands quartiers de la capitale sénégalaise.
Ndaw, élevé au rang de Chevalier de l’Ordre national du Lion, raconte comment les Noirs ont été évincés du Plateau - un quartier que les colons français ont choisi pour installer leur propre administration - pour être relogés à la Médina.
"Médina était, selon la terminologie administrative, un village dit de ségrégation, parce que destiné à accueillir les populations noires déguerpies du Plateau constituant Dakar-ville", écrit-il.
Son livre évoque la défense menée "en faveur des déguerpis" par Blaise Diagne (1872-1934), homme politique natif de Gorée et premier député africain élu au Parlement français.
"Née officiellement en août 1914", la Médina fut un "coin de rêve" pour de nombreux Sénégalais venus de l’intérieur du pays, mais aussi de nombreux Africains originaires des territoires limitrophes du Sénégal pour la plupart et venus chercher "un mieux-être" à Dakar, la capitale de l’Afrique-Occidentale française, écrit Ndaw.
Ce quartier dakarois fut "un havre de paix poreux au brassage des populations", où l’école coranique a devancé l’école française, mais aussi "un foyer incandescent de joutes politiques".
L’un des 14 chapitres du livre est consacré aux adolescents, aux jeux et aux loisirs, dans ce quartier dont une partie des Lébous, ses habitants, a tenté de résister à l’injonction donnée par l’autorité coloniale de quitter "les traditionnelles et ancestrales maisons" de Dakar pour un "transfèrement" à la Médina.
L’une des raisons invoquées par l’administration coloniale pour justifier ce déplacement des habitants de Dakar vers la Médina tenait à la prévention d’"une épidémie de peste", rapporte Aly Kheury Ndaw.
"Généreuse, elle l’était sans aucun doute : elle recevait un monde diversifié. Accueillante, elle l’était, car il y avait de la place pour pratiquement tout le monde. Ceux qui y venaient à la recherche d’un gîte ou d’un endroit où couler une vie tranquille n’étaient pas déçus", écrit Ndaw, au sujet de cette Médina devenue centenaire, qui l’a vu naître dans les années 1930.