Amsatou Sow Sidibé : «les brimades sont à l’origine de l’émiettement de Benno bokk yakaar»

12 - Mai - 2017

Amsatou Sow Sidibé : «les brimades sont à l’origine de l’émiettement de Benno bokk yakaar»

Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, le chef de file de la coalition «Ensemble pour un Sénégal des valeurs/Ëttu Askan wi, Professeure Amsatou Sidibé a révélé que les brimades contre les Sénégalais sont à l’origine de l’émiettement de la majorité présidentielle.

Où en êtes-vous avec votre 3ème voie pour les prochaines élections législatives ? Vous avez entendu différents leaders déclarer cestemps derniers qu’ils avaient créé une 3ème voie. J’invite très hum- blement tous ces leaders qui parlent de la 3ème voie à ne pas disperser nos forces et à venir rejoindre la coalition que nous avons mise en place depuis près d’un an, qui s’appelle «Ensemble pour un Sénégal des valeurs/Ëttu Askan wi, ensemble pour un Sénégal des va- leurs». Nous sommes ni de la majorité actuelle, ni de l’opposition tradition- nelle. Ni de gauche ni de droite, comme Emmanuel Macron, le nouveau Président élu en France ?

Nousl’avonsthéorisé et mis en pratique. Et nous nous sommes rendu compte qu’en France, il y avait une bonne âme qui développait la même vision. Donc, Macron était notre candidat naturel. Parce qu’il a la même vision que nous, et c’est quelqu’un justement qui n’était d’aucun parti traditionnel. C’est la raison pour laquelle, nous avons applaudi des dix doigts quand il a été élu président de la République française.

Quelle leçon notre classe peut-elle en tirer ? Notre classe politique doit savoir que la vérité, c’est le retour aux valeurs sans lesquelles nous ne réglerons aucun pro- blème au Sénégal, nous ne pourrons ja- mais prétendre à avoir un Sénégal de bien-être, d’équilibre, de développement ou d’émergence. Nous avons vu la ma- jorité actuelle qui se disloque.

Sans doute parce que les valeurs que nous recherchons, que nous attendons, ne sont pas appliquées dans le cadre de ce groupement. Du côté de Mankoo Taxawu Senegaal, on s’oppose et refuse ce qui se passe de négatif au Sénégal. Mais, nous, nous tirons différemmentsur notre bannière parce que nous nous fondons spécialement sur les valeurs. Les compositions-recompositions de cette classe politique peuventelles aider à changer de cap ?

Voilà pourquoi, je préfère manger du bon « cëbbu jën » qui vient d’être préparé avec du jagga et du xoogn au fond. Je ne veux pas de « cëbbu jën » préparé la veille ou l’avant-veille, c’est-à-dire le « gobar diassi » préparé, on en remange le soir, le lendemain, on réchauffe et on réchauffe et on réchauffe encore. Nous ne voulons pas de ce riz au poisson. Autrement dit, nous voulons du neuf. Et notre 3ème voie constitue la nouveauté. Pour ces élections, ils devront regarder du fond des yeux. C’est ce qui pourra les sauver.

Car, depuis notre indépendance, le Sénégal n’arrive pas à se relever. À votre avis pourquoi le pays n’arrive-t-il pas à se relever ? C’est simplement à cause de la perte de nos valeurs. Aujourd’hui, la société est fondamentalement déséquilibrée. Les personnes à qui le peuple a confié la responsabilité d’équilibrer le pays sont en train de donner un mauvais exemple avec de mauvais comportements. Ils ne sont pas des références.

J’ai toujours dénoncé ce qui s’était passé dans Benno bokk yakaar. D’ailleurs, ce n’est pas étonnant que tous les artifices soient en train de bomber en lambeaux. Vous savez, nous vivons au quotidien des brimades. Je peux vous citer un exemple récent de brimade. Notre coalition a été récemment interdite d’organiser un atelier à la salle de la Maison de la culture Douta Seck.

Nous avions fait toutes les démarches.Je me suis décarcassée. Mais, il y avait un black out total. J’ai contacté le ministre de la Culture en personne. Il a refusé. Et c’est avant-hier (l’entretien a été réalisé mercredi) qu’ils m’ont apporté une lettre. Mais, je n’ai pas voulu l’ouvrir et j’ai renvoyé promener la personne qui l’a apportée. Parce que ça servirait au médecin aprèsla mort.

Donc, ce sont les brimades qui sont à l’origine de l’émiettement de Benno aujourd’hui. C’est ce que je peux dire de la situation actuelle et d’autres brimades, comme la politique du deux poids deux mesures. Une justice qui est instrumentalisée pour les uns au détriment des autres.

Le fait de favoriser des intérêts personnels au détriment des intérêts du peuple. Une éducation, aujourd’hui à terre, c’est une honte. On ne sait pas encore qu’un pays, se bâtit avec une bonne éducation. C’est le minimum.

Voilà pourquoi dans la re- ligion musulmane que je connais le mieux, on a commencé par le mot édu- quer. Quand notre système éducatif est comme il est avec des inscriptions au mois de mai, ça fait rire. À quoi cela est-il lié, selon vous ?

En termes de valeurs, les causes sont multiples. D’abord, le non respect des engagements. Ce qui fait qu’il y a tout le temps des acteurs en grève parce qu’on leur a raconté des anti-vérités. Ensuite, quant les acteurs ne peuvent pas s’asseoir pour organiser, il y a beau- coup de temps perdu. Je voudrais d’ail- leurs parler d’un autre point.

C’est cette violence latente qu’on aperçoit dans le pays, et cette guerre intestine dans un parti qui se dit parti au pouvoir. Ce sont des mauvais exemples qui risquent de s’externaliser à travers tout le pays. Avec ces comportements, la 3ème voie peut-elle en profiter aux législatives ? Mais, il faut que le peuple ouvre les yeux. Et il le fait.

Le peuple doit choisir de bons représentants. Des personnes qui ne pensent pas à elles-mêmes, mais, aux intérêts du peuple. Ça n’a pas été le cas avec la 12ème législature ? Même ceux quisont députés aujourd’hui disent ouvertement que c’était une mauvaise législature.

À plus forte raison nous qui ne vivons pas un bon exercice du budget, qui ne vivons pas une bonne application des lois, qui vivons ces vio- lences, ce non respect de nos droits les plus élémentaires, le manque de paix dans le pays. Il ne faut pas qu’on nous fasse croire que le Sénégal est un pays aujourd’hui de dialogue.

Ça ne correspond pas à ce que nous vivons. Donc, cette législature nouvelle, en principe, devrait être une législature de rupture. La rupture doit se faire avec de la nouveauté. Et la 3ème voie est la meilleure des options.

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