Annonce simultanée de manifestations le 07 avril: et si l’on jouait avec le feu ?

04 - Avril - 2017

Annonce simultanée de manifestations le 07 avril: et si l’on jouait avec le feu ?

Des déclarations d’indignation, de révolte et de dénonciation ont été notées de la part des tenants du régime, décidés à ne pas laisser le terrain de la contestation à ces jeunes. C’est pourquoi, une contre-manifestation a été programmée par ces derniers le même jour pour aboutir au même lieu, la place de l’Obélisque.

Sans gêne, le pouvoir et ses ouailles entendent largement s’inspirer des méthodes Wadistes qui, en de pareils moments, réagissaient exactement de la même façon. Le motif : C’est la démocratie qui l’autorise. Soit. Mais convenons qu’il y a un vice de forme dans la démarche de ceux qui, ayant attendu que les autres programmes leur sit-in, en font de même. La démocratie ne saurait s’accommoder d’anarchie, la liberté n’est pas le libertinage.

Dans les sociétés dites démocratiques, les libertés sont encadrées par la loi sous la réserve de la préservation de l’ordre public et de la sureté. C’est dire que le Préfet ne va pas certainement laisser faire. Il est de son devoir régalien d’éviter que la liberté individuelle de certains mette en danger la liberté de tous. Là-dessus, nous n’avons aucune crainte, l’autorité administrative saura, en temps opportun, prendre la mesure qui s’impose.

Toutefois, nous nourrissons des appréhensions légitimes par rapport aux jusqu’au-boutistes des deux camps. Les extrémistes existent dans les partis politiques qui sont maintenant au nombre de 271 et dans la société civile qui compte plus d’organisations. Certains individus travaillent malheureusement au règne de l’anarchie, à la destruction de l’ordre établi parce qu’étant trop pressés d’aller à une présidentielle qui n’est pas encore d’actualité.

Le rêve nourri dans certains milieux est de voir le Président Sall débarrasser le plancher avant 2019 à la manière de Blaise Compaoré qui n’a pu résister à la détermination des jeunes de son pays, au premier rang desquels figurent justement ces jumeaux de Y’en a marre, le Ballet citoyen.

Face à cette situation et compte tenu du contexte déjà délétère avec l’emprisonnement d’opposants, nous avions nourri l’espoir dans une chronique précédente, que le camp du pouvoir ne prête pas le flanc. C’est peine perdue. C’est plus fort qu’eux. Ils ne peuvent pas ne pas insulter, invectiver, contre-attaquer par des jactances et autres excès et maladresses de communication. Le pouvoir ne prend pas de la hauteur.

Car, l’a-t-il oublié, le propre d’un mouvement citoyen comme Y’en a marre, c’est de s’indigner et faire pression sur le régime. Autrement, il aurait disparu. La preuve, les 5 ans d’hibernation les a mis dans une situation de complicité passive avec tout ce que le régime en place fait de négatif. Les groupes de pression existent dans les démocraties majeures. L’important est qu’ils ne versent pas dans la violence ou l’immoralité.

Donc, nous savions que Macky était très frileux par rapport à son opposition, eh bien nous venons de découvrir avec les réactions « hystériques » de ses ouailles qu’il sera peu enclin à supporter tout ce que Wade a dû endurer aux plans interne et international. Pourtant, il faudra qu’il s’y prépare. La bataille sera rude. Et si nous ne s’y prenons garde, nous donnerions raison aux guides religieux musulmans comme chrétiens qui craignent le pire pour notre pays. Il ne faudrait pas que l’on joue avec le feu.

Et si nous continuons à laisser s’affronter les extrémistes de chaque camp, nous risquons de connaître des moments incertains de tension avec leur lot de danger pour les citoyens et leurs biens. Les Sénégalais ont pris goût aux manifestations de résistances depuis le jour où ils ont fait reculer le pouvoir de Wade, directement, par la pression populaire. Alors, ils n’hésiteront pas à récidiver. C’est pourquoi tout dépendra de la dextérité des autorités étatiques à manœuvrer de manière à contenir l’orage qui se prépare.

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