Après avoir annoncé son départ : ALIOU SALL TOUJOURS EN DÉPÔT À L’AMS – L’Apr

Le président de l’Ams avait promis de quitter son fauteuil pour mieux se consacrer à la Caisse des dépôts et consignations. Mais il a fait comprendre que cela tarde à se faire parce que sa succession n’est pas encore réglée. Et cela, probablement au sein du parti majoritaire dont Aliou Sall est un membre important.
Aliou Sall tarde à concrétiser sa promesse. Le Quotidien avait écrit le mercredi 20 septembre dernier, dans le n°4381, que le maire de Guédiawaye, nouvellement porté à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), venait d’annoncer à son Conseil d’administration que pour se consacrer pleinement à ses nouvelles tâches, il allait renoncer à ses mandats à la tête de l’Association des maires du Sénégal (Ams), ainsi qu’aux fonctions d’administrateur de la Banque de Dakar (Bdk) et de président de l’Assemblée générale de l’Agence de développement municipale (Adm). Cette dernière fonction est l’équivalent du Pca. Et de manière habituelle, le poste est occupé par le président de l’Ams.
Or, près de deux mois plus tard, le frère du chef de l’Etat ne semble pas encore près de lâcher les rênes dans ces nombreuses attributions. Mais comme il l’a lui-même déclaré il n’y a guère au cours d’une rencontre de l’une de ces nombreuses instances qu’il dirige, ce n’est pas faute de ne pas chercher.
De la double signature président Ams et Dg Cdc
Indiquant à ses interlocuteurs que, sur le plan juridique, il n’y avait pas conflit d’intérêts dans ses nombreuses casquettes et que, même sur le plan de l’éthique, rien ne s’opposait à ce qu’il continue d’exercer ses fonctions, Aliou Sall a néanmoins souligné qu’il avait des difficultés techniques, en tant que Dg de la Cdc, de déployer des projets en direction des collectivités locales. Comme le stipulent les textes, parmi les missions de la Cdc, il y a l’appui au développement local. Et en ce sens, la Cdc est en mesure de trouver des financements innovants en faveur des collectivités locales. «Mais souvent», a dit M. Sall, «quand je réfléchis à certains projets que je veux soumettre à mon interlocuteur de l’Ams, j’ai l’impression de me parler à moi-même», du fait qu’il est en même temps le maître d’œuvre et le financier. Ce qui, indiquera-t-il, n’est pas tellement agréable quand on cherche à mettre en place des projets. L’idéal aurait été qu’il y ait en face de lui un responsable de l’Ams qui pourrait lui soumettre des projets et avec lequel il pourrait débattre de certaines idées pour pouvoir avancer. Or, dans l’actuel cas de figure, sur un protocole de financement de la Cdc envers l’Adm par exemple, on pourrait retrouver la même signature de Aliou Sall, en tant que directeur de la Cdc et représentant moral de l’Adm, au bas du même document. Situation cocasse s’il en fut.
L’Apr lâchera-t-elle le fromage Ams ?
Sortir de cette situation n’est pas que de sa propre volonté. Aliou Sall a indiqué qu’il attendait que soit désigné son successeur à l’Ams pour qu’il puisse passer la main. Or, le poste est éminemment politique. Qui devrait donc lui désigner un successeur ? C’est là que les yeux se tournent vers le Palais de l’avenue Senghor, ou vers le siège de l’Apr. Dans le contexte actuel si politiquement chargé, on voit mal l’appareil du parti au pouvoir faire cadeau de ce siège à un maire de l’opposition, ou même à un membre des partis alliés. Ces derniers ont d’ailleurs eu plusieurs fois à se plaindre de la boulimie de l’Apr. Donc dans ces circonstances, il semblerait que c’est parmi les maires du parti au pouvoir que se cherche le successeur idéal à Aliou Sall à la tête de l’Ams.