ARRETE SUR LES ELECTIONS DE REPRESENTATIVITE MAMADOU LAMINE DIANTE DECELE UN VIDE JURIDIQUE

25 - Février - 2017

ARRETE SUR LES ELECTIONS DE REPRESENTATIVITE MAMADOU LAMINE DIANTE DECELE UN VIDE JURIDIQUE

Après deux mandats passés à la tête du Grand cadre des syndicats d’enseignants, Mamadou Lamine Dianté quitte la coordination de cette instance. L’ancien secrétaire général (Sg) du Saemss pose un dernier acte pour le mouvement syndical enseignant. Dans cet entretien, l’enseignant pointe du doigt l’arrêté portant organisation des élections de représentativité syndicale pour signaler un vide juridique. Il estime que «la cacophonie va continuer autour de la table des négociations» et invite le gouvernement à jouer la carte de la transparence pour éviter des suspicions et des contestations inutiles.

Vous êtes remplacé par Oumar Waly Zoumarou à la tête du Grand Cadre. Quel bilan tirez-vous après deux mandats à la tête de cette coalition ?

Le bilan est positif dans la mesure où nous avons réussi à réunir l’ensemble des syndicats d’enseignants autour d’une même fédération. Cela a été une longue péripétie. C’est à partir d’un comité d’initiative, chemin faisant, que nous avons entamé cette dynamique unitaire pour conduire les négociations qui ont abouti à la signature du protocole d’accords, le 17 février 2014. Après sa formalisation, nous avons été choisis pour être le premier coordonnateur du Grand pour suivre l’application dudit protocole. Après une série de mouvements pour le respect des accords, un procès-verbal a finalement été signé sous la direction du Premier ministre, le 30 avril 2015. Cela a permis de satisfaire une très vieille revendication portant sur l’élargissement de la validation des années de volontariat, de vacation et de contractualisation aux agents qui ont été titularisés comme fonctionnaires. Ce procès-verbal, dont nous avions été le principal acteur, a permis, après le vote de la loi sur la validation, de prendre toutes les dispositions pour que le dépôt des dossiers commence le 15 mai 2015.
En plus de cela, nous avons réussi à débloquer le paiement des rappels dus aux enseignants, même si cela reste encore inachevé. Il y a aussi l’opération coup de poing qui a permis la production de milliers d’actes administratifs. Le gouvernement a réussi aussi à dématérialiser le traitement des actes administratifs qui permet de produire beaucoup de projets. Toutefois, nous constatons des lenteurs dans la délivrance des actes.
Depuis 2010, il n’y a pas eu de commission d’avance. Nous avons demandé au gouvernement la convocation des élections aux élections de Commission administrative, paritaire et conseil de discipline en avril 2016. Ce que nous avons tenu en décembre 2016. Nous espérons que les commissions siégeront de manière régulière pour permettre aux agents de la fonction publique d’avancer.

Les élections de représentativité se profilent à l’horizon. Quel est l’enjeu pour les syndicats d’enseignants à l’heure de la prise en charge de leurs revendications ?

La vieille revendication, portant sur les élections de représentativité discutée largement lors des Assises de l’éducation et de la formation, a également trouvé une oreille attentive auprès du gouvernement. Nous avions tous senti le besoin et la nécessité de rationnaliser la table de négociations. Le système éducatif avait trop souffert de ces surenchères de la part des syndicats qui n’existent que de nom. Pour éviter cette cacophonie, il faut que l’ensemble des syndicats puissent accepter d’aller se peser à travers ces élections. C’est pourquoi avec notre posture nous sommes suffisamment à l’aise pour appeler tout le monde à la sérénité. J’invite les camarades à travailler davantage pourconvaincre les enseignants à se rendre massivement, le 26 avril 2017, aux urnes. Le principal challenge est le taux de participation. Il faudrait que les enseignants comprennent les enjeux. C’est la responsabilité des syndicats. Chacun va essayer d’engranger le maximum de voix.
Du côté des autorités, le ministère du Travail doit jouer à fond la carte de la transparence pour éviter des suspicions et des contestations inutiles. C’est déjà bien parti avec la mise en place des commissions au niveau national et départemental.

En plus de la question de transparence, êtes-vous en phase avec le gouvernement sur l’organisation des élections en avril 2017 ?

Il convient par ailleurs d’attirer l’attention de toutes les parties prenantes sur les dispositions de l’arrêté organisant les élections. A notre avis, il y a un vide juridique. Si l’objectif des élections est de repenser la table des négociations, l’arrêté pris par Mansour Sy n’a pas tenu compte de la demande des fédérations d’enseignants. Les syndicats du personnel enseignant ont des personnalités juridiques aussi bien que les centrales syndicales qui ont des récépissés. Ce n’est pas le cas pour les fédérations d’enseignants qui ont pourtant la possibilité de déposer des préavis de grève, de conduire des négociations avec le gouvernement et de signer des protocoles d’accords. Par conséquent, si des syndicats n’atteindraient pas le taux fatidique de 10%, de se réunir en Cadre ou en Fédération pour atteindre le seuil de pourcentage retenu, il n’y a pas de raison que l’Etat ne les accepte pas autour de la table de concertation. Dans l’arrêté, il s’agit de compétition entre syndicats légalement constitués. Il va falloir prendre les dispositions en revenant sur ledit arrêté pour dire, en réalité, qu’on exclut toute possibilité de cumul de voix à travers des fédérations au lendemain de l’élection. Finalement, les élections risquent de ne pas répondre aux attentes des syndicats. Tout le monde pourra se retrouver autour de la table. La cacophonie va continuer.

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