ASSEMBLÉE – Validation de la commission ad hoc : L’OPPOSITION VOTE SON UNITÉ PARLEMENTAIRE

03 - Novembre - 2017

Au cours d’une plénière houleuse, l’Assem­blée nationale a validé hier la liste des 11 membres de la commission ad hoc chargée d’entendre Khalifa Sall dans le cadre de la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député-maire de Dakar. L’op­position (le groupe Liberté et démocratie et les non-inscrits), qui a tout fait pour re­pous­­ser l’échéance, a finalement boycotté le vote.
Les deux mains en l’air, Me Madické Niang clame de toutes ses forces pour avoir la parole. «Non, ce n’est pas prévu par le Règlement intérieur», lui signifie fermement le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Qui intime au rapporteur de la commission des lois, Papa Babou Ndiaye, de lire le rapport sur la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall. Le début du vacarme. «Appel au règlement !», scandent en chœur Modou Diagne Fada, Aïda Mbodji, Me Madické Niang, Ousmane Sonko, Cheikh Issa Sall, Moustapha Guirassy, Ab­dou­laye Baldé, Mamadou Diop Decroix, Mamadou Lamine Diallo, entre autres. Dans la salle plénière, ce sont plutôt les mains qui tapent les siègent qui résonnent. L’ambiance est indescriptible. Cheikh Bamba Dièye et Déthié Fall excellent dans cet exercice. Le regard méprisant, Moustapha Niasse observe la scène furax. «Qu’il pleuve ou qu’il neige, cette séance ira jusqu’au bout, et normalement !», avertit-il sous les ovations des députés de Benno bokk yaakaar.
Déthié Fall à Niasse : «Espèce de dictateur, vous êtes une honte !»
La réplique de Déthié Fall est cinglante : «Vous êtes une honte pour la Nation. La manière dont vous dirigez cette Assemblée est digne d’un dictateur», assène le lieutenant de Idrissa Seck. «Calmez-vous, cher collègue !», tempère Niasse la main tendue de loin au député rewmiste. «Je ne me calmerai pas. Un dictateur ne peut pas me demander cela. A votre âge, faire cette sale besogne relève de l’irresponsabilité. Vous êtes juste un irresponsable manipulé par Macky Sall», insiste, le visage renfrogné, M. Fall. Dans la salle, les députés médusés assistent à cet échange entre le doyen de l’Assemblée nationale et le député de Manko taxawu senegaal. «Asseyez-vous, cher collègue !», sollicite encore Moustapha Niasse, courtois. «Je ne m’assoie pas. Espèce de dictateur !», traite M. Fall rouspétant de gauche à droite. «Déthié, c’est bon», apaise Fada, la main sur l’épaule de son collègue. Après cet épisode, Moustapha Niasse sera encore la cible des tirs des députés du groupe Liberté et démocratie qui, pour une fois, ont fait bloc avec ceux des non-inscrits.
Face à Me Madické Niang qui, debout, demande depuis 5 minutes la parole, Moustapha Niasse se défend en convoquant l’article 74 du Règlement intérieur, rappelant que les débats doivent se tenir avec la lecture du rapport. Une façon d’énerver Me Niang dont la voix retentit dans l’Hémicycle : «M. le président, vous avez la parole, mais vous ne la donnez pas. Donnez-moi la parole pour que j’explique !» Moustapha Niasse tente, en vain, de rétablir l’ordre : «De toute manière, aucun député ne peut pas prendre la parole sans mon autorisation.» Le député Pur Aboubacar Thiaw s’emporte : «L’Assemblée ne vous appartient pas.» Et Madické Niang répond aux railleries des députés Bby : «C’est un débat d’idées. Le courage, ce n’est pas le bruit, mais la force des convictions.» En fait, le président du groupe Liberté et démocratie voulait ajourner la séance et «l’ajournement se passe avant la lecture du rapport» car, souligne-t-il, les dispositions de l’article 52 n’ont pas été respectées.
Madické Niang démonte la procédure
D’après M. Niang, nulle part un passage de la Commission des lois n’est prévu. «L’Assemblée nationale est mal convoquée. On ne peut pas être là pour ratifier cette commission dont on n’a pas respecté les conditions de création. Je vous demande d’ajourner cette séance M. le président», dit-il. Sans surprise, la motion préjudicielle, déclarée certes recevable par Moustapha Niasse, sera rejetée par la majorité avec 116 voix contre 28. C’est le moment pour Decroix, Me Aïssata Tall Sall et Déthié Fall de demander la parole, mais Niasse enrage : «Non et Non ! Je ne vais pas vous donner la parole.» La messe est dite pour l’opposition qui décide de se retirer et de ne pas assister au vote à main levée. La commission chargée d’auditionner Khalifa Sall est finalement ratifiée avec 116 voix contre 1, celle de la députée non-inscrite Sokhna Dieng Mbacké qui, elle, est restée dans la salle.

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