Augmentation des frais en France : Serigne Mbaye Thiam ne s’inscrit pas dans la polémique
«C’est au Sénégal et aux étudiants sénégalais de s’adapter.» Telle est la réaction du ministre de l’Education nationale du Sénégal, Serigne Mbaye Thiam, face à la décision des autorités françaises d’augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers.
Le gouvernement français a dévoilé lundi 19 novembre dernier un plan destiné à favoriser l’attractivité des universités françaises pour attirer beaucoup plus d’étudiants étrangers. Mais les ressortissants africains, avec des moyens limités, vont se retrouver à payer des droits d’inscription exorbitants qui risquent de les exclure du système. Dès la rentrée 2019, un étudiant étranger va devoir multiplier ses frais d’inscription par seize. Pour sa Licence, il payera 2 770 euros, soit 1 million 500 mille Cfa au lieu de 170 euros (110 mille Cfa). Et pour son Master, il devra casquer 3 770 euros, soit 2 millions 450 mille 500 F Cfa à la place de 243 euros (157 mille 950 F Cfa).
Face à cette situation, les dirigeants sénégalais vont devoir sans doute réajuster les taux des bourses accordées aux étudiants sénégalais inscrits ou en partance pour la France dès la prochaine rentrée. «C’est au Sénégal et aux étudiants sénégalais de s’adapter parce que quand on fixe nos frais d’inscription ici dans les universités, on ne demande la permission à personne», relativise Serigne Mbaye Thiam qui participait hier à l’ouverture du salon «Formations et 1er emploi», organisé par l’ambassade de France à Dakar, sans entrer dans les détails. Il avance que la coopération entre le Sénégal et la France dans le domaine de l’éducation ne concerne pas seulement des frais d’études et de scolarité. «C’est beaucoup plus vaste», dit-il. En écho, le représentant de l’ambassade de France, Laurent Perez-Vidal, invité à donner son avis sur cette hausse, a soutenu qu’il est encore trop tôt de se prononcer sur cette question puisque, explique-t-il, «nous sommes dans l’attente d’inscription.
possible de la part de notre gouvernement». En revanche, il estime qu’il ne s’agit pas d’une décision pour pousser les Africains à rester chez eux. Perez-Vidal argumente : «Je ne pense pas que nous sommes dans cette dimension-là. La relation entre le Sénégal et la France est trop précieuse et pas historiquement parlant, mais aussi d’enjeux en termes de défis à relever pour penser que la France, à quelque moment que ce soit, dise que nous ne voulons plus des étudiants africains ou sénégalais en particulier.»
En attendant, le salon «Formations et 1er emploi» offre aux lycéens, aux étudiants et aux jeunes en phase d’insertion professionnelle une opportunité unique de rencontrer des établissements d’enseignement supérieur sénégalais et français, des conseillers d’orientation, des entreprises et organisations professionnelles, des spécialistes de l’emploi et du développement personnel. Initiative conjointe de la France et du Sénégal, il permet à 40 établissements sénégalais et 40 autres français d’offrir leur palette de formations.