Barthélémy Diaz esquive «un complot »

13 - Octobre - 2016

Barthélémy Diaz esquive «un complot »

Du PS authentique, Barthélémy Diaz a reçu le sens de l’innovation politique dans l’action publique et l’esprit d’anticipation qui permet de prendre toujours les devants et surtout de contourner les cabales fomentées.

Il a démissionné du Bureau de l’Assemblée nationale avec intelligence. L’intrigue politique puait du coté de la Maison du Parti comme de l’Assemblée nationale. Le Parti Socialiste, impuissant devant sa révolte contre ce qu’il appelle une déviation des idéaux et l’infusion du parti dans le Macky, et la Majorité parlementaire s’apprêtaient bien à lui retirer ses responsabilités au Parlement en usant de procédure qui serait identifiable à une cabale.

Le Maire de Sacré-Cœur Mermoz a eu l’esprit d’avant-garde en annonçant et en déposant sa lettre de démission. Cette résolution est l’expression d’une intelligence politique. En rendant le tablier de Secrétaire élu, il esquive la conspiration, empêchant ainsi à ses adversaires de jubiler.

L’argument servi est intelligemment politique et Barthélémy l’accommode de la logique et de la cohérence en le mettant en phase avec ses revendications politiques : « J’ai rang de Ministre avec ce poste (de Secrétaire élu) et comme on demande le retrait des Ministres socialistes du Gouvernement, moi-même je sors du Bureau de l’Assemblée nationale ».

La stratégie le met ainsi mal à l’aise. Mais elle met paradoxalement mal à l’aise Ousmane Tanor Dieng lui-même et son camp. Alors que celui-ci s’apprête à être installé à la tête de la sinécure HCCT, il vomit un poste juteux au nom des valeurs qu’il prône et du combat qu’il mène.

C’est dans cette perspective que le jeune député demeure cohérent en décidant de participer à la marche nationale de l’Opposition, le 14 Octobre, tout en annonçant un soutien intrépide à Babacar Diop de la JDS.

De cette situation, il appert bien que le PS vit plus une crise de génération que d’orientation politique. Ceux qui se révoltent contre la macération du parti dans le Macky sont essentiellement des jeunes qui portent leur choix sur Khalifa Sall. Ceux qui s’accrochent à la ligne unilatérale d’Ousmane Tanor Dieng sont pratiquement d’une ancienne génération qui conspire à demeurer dans l’espace du pouvoir où ils jouissent de sinécures. Naturellement, cela aboutit à une bataille frontale entre camps, une bataille qui vire vers la violence et finit à la table du Procureur.

Cette crise que vit le PS remet sur la table le cas Tanor, passé de Premier Secrétaire à Secrétaire général, homme politique tenace mais qui a une responsabilité historique dans la perte de pouvoir du parti, dans sa dégringolade électorale et dans la série effroyable de saignée qui l’a vidé de beaucoup de responsable historique et de militants.

Contrairement à une certaine génération qui a claqué la porte de la Maison du Parti, Barthélémy Diaz, Babacar Diop, Mamadou Kany Bèye, Idrissa Diallo, Aissata Tall Sall, Bamba Fall et Khalifa Sall, entre autres, restent dans l’appareil à leurs risques et périls et mènent le combat à l’intérieur. Chacun a d’ailleurs autour de lui un arsenal de gardes du corps et fonctionne avec une méfiance et une suspicion permanente jusqu’à la communication téléphonique.

Ce qui est certain est que le PS vit une crise de vie et de survie. Son avenir politique est bien hypothétique. En décidant de porter plainte contre la Direction du parti pour faux et usage de faux et escroquerie politique, la crise du parti prend un virage politiquement hideux pour les accusés et risqué pour Barthélémy Diaz qui vient de contourner une conspiration. Une accusation d’usage de faux est un terrible coup politique assené à Tanor.

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